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Les billets du Père Lucien Marguet
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25 novembre 2021

Quelques prêtres qui ont particulièrement marqué les étapes de ma vie…

 

Le premier prêtre que j'ai connu est celui qui habitait le petit village où j'ai passé mon enfance. Il se nommait Fernand Tortuyaux. J'étais un de ses servants d'autel. J'appréciais sa proximité humaine et ses talents d'apiculteur. Il venait chaque jour se ravitailler de lait dans la ferme de mes parents. Un jour, au confessionnal, il m'avait interpellé sur la vocation à devenir prêtre. Je ne lui ai rien répondu sur le moment, mais peu de temps après, l’abbé, qui roulait en scooter, a glissé sur une plaque de verglas et s'est tué. Je suis allé me recueillir devant sa dépouille mortelle et me souviens très bien lui avoir offert ma réponse positive à la question qu'il m'avait posée.

L’abbé Robert Laprade, arrivé à Monthois, a alors reçu la charge de mon village et d'autres encore. Il est devenu notre curé doyen. Ce prêtre avait une capacité débordante d'initiatives : cérémonies belles et festives, théâtre pour tous, voyages, pèlerinages, séjours d'hiver à la neige, rencontres franco-allemandes par-dessus les cimetières…

Au pensionnat Saint-Louis-Jeanne d'Arc de Vouziers, où je suis arrivé en 6ème, j'ai beaucoup reçu de l’abbé Gabriel Collignon, qui était le directeur de cette institution scolaire. Ce prêtre avait des compétences multiples : enseignement profane, catéchèse adaptée, multi-services discrets, et c'est à lui que j'ai confié en premier mon désir d'intégrer le petit séminaire, rue Raymond Guyot à Reims. Dans ce collège-lycée où j’arrivai en 4ème, les élèves recevaient de la septième jusqu'à la terminale un enseignement général de qualité dispensé par des professeurs laïques ou prêtres. Parmi ceux-ci, l’abbé Guy Herbulot, l’abbé Bernard Lacaille, l’abbé Gaby Robin, l’abbé Joseph Hannesse, l’abbé Georges Geysel, célèbre et sévère professeur de maths, nous ont marqués.

Alors que j’étais arrivé au Grand Séminaire rue du Lieutenant Herduin, l’abbé Callixte Emeriau, professeur de morale, et Paul Roul, le supérieur, méritent ma gratitude en raison de leur aptitude à nous connaître et à développer en chacun de nous les capacités de discernement, de jugement, et d'engagement sur le long terme que l’on attend avec raison des prêtres.

Ordonné prêtre par Mgr Jean-Marie Maury en l'église de Monthois en présence de nombreux chrétiens et prêtres diocésains, j'ai reçu ma première affectation à Nouzonville où l’abbé Henri Flamion, saint curé et pasteur avisé, poursuivit mon éducation pastorale. Au Nord-Cameroun je fus accueilli dans des communautés animées par des religieux Oblats de Marie Immaculée, dont j'ai fort apprécié l'esprit missionnaire par une présence incarnée et humble, dépouillée. Le père René Jaouen, très féru d’ethnologie, nous partageait ses connaissances des traditions, des coutumes de ces ethnies pour nous garder d’en parler avec mépris, mais plutôt pour les prolonger par l’annonce de l'Évangile de Vie du Christ. La religion animiste manifeste les élans et les croyances spontanées de l’homme vers le « ciel ».

À mon retour en France après sept ans passés dans les savanes du Nord-Cameroun, je dois beaucoup à cette année d'évaluation que l'archevêque de Reims m’offrit d'effectuer en fréquentant l'Institut Catholique de Paris. Cette année d'approfondissement me donna de recevoir des éléments qui éclairaient ces onze ans de vie pastorale tant dans la vallée de la Meuse que durant mon séjour au Cameroun. Antoine Delzant, Louis-Marie Chauvet, Xavier Thevenot, prêtres, chacun dans son domaine de compétence, m'ont énormément aidé à étayer ma personnalité et à donner une cohérence à ces quelques années pastorales que je venais de vivre !

Je terminerai ce billet sur ces prêtres qui m'ont marqué en énumérant quelques personnages eux aussi prêtres que j'ai eu la chance de croiser dans ma modeste existence. Joseph Wrezinski, fondateur d’ATD Quart-Monde, René Rouaud de Nantes, aumônier de la Mission Ouvrière nationale, Mgr Jean Balland, archevêque de Reims, le cardinal Duval à Alger, l’évêque d’Oran, Pierre Claverie, l’Abbé Pierre, fondateur d’Emmaüs, Mgr François Marty, archevêque de Reims puis de Paris, Mgr Decourtray et Mgr Lustiger lors de la célébration de la Saint-Rémi d'octobre lorsque j'étais Vicaire Général !

Bien sûr, le lecteur de ce billet l’aura compris, ces noms de prêtres cités ne sont qu’une toute petite partie de la longue liste de ceux que j’ai côtoyés et qui m’ont enrichi de leur présence, de leurs connaissances, de leur expérience, de leur amitié, de leur prière… Le presbytérium d’un diocèse est une grande famille. Dans une Eglise contemporaine qui voit le nombre de prêtres diminuer et les chrétiens laïques accroître leurs « responsabilités », comment ne pas souhaiter que l’on n’oublie pourtant jamais la place et la mission irremplaçables des « prêtres » !

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