7ème dimanche de Pâques (Année C) L'unité entre chrétiens…

29 mai 2022

Actes 7 55-60 - Apocalypse 22 12-14 ; 16-20 - Jean 17 20-26

A quelques heures de sa mort, Jésus s'entretient une dernière fois avec ses disciples qui l'ont suivi depuis 3 ans. Plus précisément, Jésus prie son Père à voix haute, faisant ainsi de ses proches des confidents intimes. Et que dit Jésus à son Père ? Il prie pour ses disciples qu'il souhaite voir devenir Apôtres. Il pense aussi à tous ceux qui deviendront chrétiens grâce à leur parole. Jésus demande la grâce de l'unité : "Qu'ils soient un en nous, pour que le monde croie que tu m'as envoyé". 

Jésus n'est pas venu, n'a pas parlé, agi en son nom, mais envoyé par le Père, et en toute circonstance il est demeuré uni à Lui. Dans cette conversation intime entre le Fils et le Père, on comprend l'importance essentielle et décisive de l'unité. Alors qu'il va être arrêté, jugé, flagellé, torturé et mis en croix, Jésus nous invite à penser que dans sa Passion elle-même, il est accompagné par son Père. Il n'y a qu'une volonté en Dieu. Elle est partagée par le Père et le Fils unis dans l'Esprit. Or cette unité parfaite doit être le modèle et la source de l'unité entre croyants : "Que leur unité soit parfaite…" Jésus ne pense qu'aux autres y compris à leur devenir : "Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis eux aussi soient avec moi et qu'ils contemplent ma gloire…" 

Cette gloire de Dieu, Etienne l'entrevoit au moment où ses accusateurs s'apprêtent à le condamner : "Voici que je contemple les cieux ouverts : le Fils de l'homme est debout à la droite du Père". Dans cette vision, Etienne contemple Dieu et Jésus dans leur unité. Il sera lapidé. Cette première lecture nous informe que Saül était sur les lieux du martyre d'Etienne. Il faudra encore du temps et surtout sa rencontre du Christ ressuscité  sur le chemin de Damas pour que, de persécuteur, il devienne témoin. 

Saint Jean, qui nous rapporte cette ultime prière de Jésus à son Père, s'adresse aux communautés chrétiennes naissantes mais déjà menacées de divisions et d'éclatement. Les uns se réclament de Paul, les autres de Pierre. D'autres avancent telle doctrine, d'autres telle interprétation. Certains font valoir tels charismes ou telles capacités. Il faudra à l'Eglise naissante articuler organisation, institution et diversité, différences. En fait, à toutes les époques de l'histoire l'Eglise sera menacée par des schismes, des hérésies, des individualismes… Toutes les divisions et les séparations ont généré un affaiblissement de l'Eglise. Aussi l'esprit d'unité doit-il prévaloir en chacun de nous sur l'instinct de division. Qui ne doit résister à critiquer tel prêtre, tel évêque parce qu'ils ont parlé en leur âme et conscience de pasteurs dans un sens qui pouvait contredire mes idées ! Qui, un jour ou l'autre, sans s'être tellement renseigné, a déformé, propagé telle parole, telle rumeur qui finissent par créer le doute ou carrément le mensonge ! Et ces propos que l'on chuchote, ces caricatures que l'on transmet, ces regards, ces coups de langue et coups de griffe qui abîment la dignité et ternissent l'image… 

L'unité se tisse avec humilité. Dans la vérité et la durée. Dans la patience et la tempérance. Qui sommes-nous donc pour critiquer, juger, classer, nous prenons-nous pour Dieu ? Osons-nous prendre sa place…? Jésus disait : "Père juste, le monde (nous en sommes) ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu et ils ont reconnu, eux aussi, que tu m'as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom et je le ferai connaître encore : pour qu'ils aient en eux l'amour dont tu m'as aimé et que moi aussi je sois en eux".