La vérité, toujours…

J’ai souvent constaté que c’est parce qu’on connaît peu la vie réelle des gens dans leur histoire singulière que l’on est tenté de les juger à certains de leurs actes. De plus, c’est trop souvent à partir de nos règles ou critères propres que l’on se prononce sur leur vie, sans tellement se souvenir que la conduite d’une vie humaine relève des principes moraux hérités de son milieu socio-culturel et de sa famille. Aussi, avant de dire "je ne suis pas d’accord avec lui ou elle", efforçons-nous d’abord de connaître et d’exprimer d’une façon objective ce que l’on entend et perçoit et finit par connaître, un peu, du parcours de la personne et de sa personnalité ! 

Chacun(e) d’entre nous est en droit de ne pas se sentir en connivence avec une autre personne ou même avec un mode de pensée, de vivre ou d’agir. Il peut même s’agir d’un désaccord profond avec la mentalité collective d’un groupe. Rien n’empêche alors d’exprimer cette distinction qui éloigne et sépare tout en s’efforçant de continuer à se parler, en ne sous-estimant pas les différences et les oppositions… 

Le pire, pour une société humaine, serait que chaque groupe idéologique, politique, religieux, campe sur ses positions et creuse des tranchées qui empêchent tout mouvement de retrait ou d’avancée. Bien sûr, j’ai bien conscience que pour qu’au minimum un consensus soit admis par des groupes aux points de vue différents, il faut qu’il y ait pour base de rencontre un rapport objectif à la vérité, loin de toute manipulation, falsification ou dissimulation du réel. Le respect des personnes et de leur pensée, un attachement à ce qui est juste, une bienveillance a priori envers les interlocuteurs, me semblent constituer un socle solide sur lequel peut s’échafauder un dialogue ou un entretien durable et fructueux pour chacun. Autrement dit, dans les langages usuels les mots doivent garder leur poids éthique, sinon on s’enfonce dans la confusion et l’incompréhension, voire, autant le prédire, dans l’impasse totale, quand ce n’est pas dans la guerre ! 

Le mensonge du Diable au moment de la création de l’univers et en particulier de l’émergence du genre humain se répète aujourd’hui dans certains rapports inter-personnels. Le mensonge devient même une arme de combat et de domination de l’autre en le poussant à croire vrai ce qui n’est que pure fiction ou mystification ! Dans les rapports inter-états, politiques et diplomatiques, au cours de concertations ou de négociations, le recours au mensonge systématique devient une perversion des attitudes et une arme destructive à fragmentation puisque source de suspicion permanente et de méfiance durable ! 

Ainsi donc, quand on peut s’installer dans une posture permanente de vérité, c’est toujours préférable pour tout le monde. Qui fait la vérité va à la lumière !