Les jeunes…

Le pape François, fût-il en fauteuil roulant, au milieu de la foule de jeunes venus du monde entier, est radieux. Le contact de la jeunesse éclaire-t-il l'histoire d'une manière spécifique ? L'avenir qu'elle représente relativise-t-il les ouragans du présent ? L'Eglise elle-même vibre tout entière aux manifestations des JMJ de Lisbonne tant elle y perçoit une espérance pour demain, au-delà des turbulences qu’elle et le monde traversent aujourd’hui. 

Moi-même, prêtre en retraite et roue de secours et de dépannage, j'éprouve beaucoup de joie à regarder les jeunes prêtres et des chrétiens prendre de bonnes initiatives sur le terrain familial, social, ecclésial, scolaire. Or pourquoi ressentons-nous autant de bonheur à regarder les jeunes se lever, retrousser leurs manches, chercher à apprendre, comprendre, assumer progressivement la relève ? Je pense que secrètement chaque génération nourrit l'espoir que ce qui l’a elle-même poussée à s'engager concrètement soit poursuivi, fusse d'une autre façon et certes dans une époque différente, par les jeunes dans la diversité de leur situation et devant les problématiques multiples ! Nous serions tous navrés d'associer les jeunes au canapé et aux écrans, spectateurs passifs d'une histoire qui se déroulerait sans leur participation active ! 

Il est vrai que si l'on doit toujours se garder d'ignorer le passé et ce qu’il nous a laissé de messages essentiels, il nous revient à tous d'assumer le présent tout en préservant ce dont l'avenir aura besoin pour advenir et rendre le monde et l’histoire meilleurs et désirables… Le futur est toujours source d'espoir parce que des esprits et des cœurs sauront en rectifier les erreurs, en augmenter les facultés et développer les qualités. 

Certes, on dit aussi que certains jeunes sont aujourd'hui paralysés par des peurs et des fragilités. Comme c'est déjà très difficile pour eux d'envisager leur propre vie, ils se refusent à la transmettre en arguant qu'ils feraient naître des enfants dans cette prison qu’est selon eux la vie sur terre ! Des jeunes sont déçus que l'idéologie du progrès grâce à l'avancée des sciences, qui a motivé des générations successives de parents, ne débouche pas forcément sur le bonheur et l'entente fraternelle. Ils se sentent plutôt héritiers d'un monde blessé par toutes sortes de violence et de désirs de se battre pour dominer et même asservir ! Les jeunes héritent d’une Terre - et de ses habitants - qui a besoin d'être respectée, soignée,  apaisée, qui puisse trouver ses raisons de vivre tout en donnant à tous les moyens de vivre. 

L'Eglise elle-même transmet aux jeunes d'aujourd'hui l'invitation du Christ à ses apôtres d'aller témoigner de l'Évangile aux quatre coins de la terre. Et donc à poursuivre ce que Pierre, Paul et les autres, les "Missionnaires", ont fait en leur époque !