Dieu, qui es-tu donc ?

Dieu est à l’origine de l’Univers et du Monde avec ses dimensions gigantesques et tous les éléments qui les composent, dont beaucoup ne sont pas encore explorés ni répertoriés. Je pense à ce que l’on qualifie de microcosme et de macrocosme qui sont les champs où travaillent avec tant d’ardeur les chercheurs de tant de disciplines diverses, complémentaires et associées. La pandémie virale illustre ce propos. Ce virus a surpris tout le monde, y compris les spécialistes déjà avertis par d’autres virus… 

Or ce monde déjà découvert et celui encore inconnu, Dieu nous les a confiés, non pour les piller et encore moins pour les gaspiller par de dangereuses manœuvres, mais pour qu’ils soient appréciés, améliorés, et que puissent en bénéficier le plus grand nombre des humains que porte la Terre. De ces mondes, Dieu nous a fait gestionnaires. Il a même été jusqu’à nous envoyer sur terre son Fils Jésus, venu nous faire lire en sa vie la bonne façon de tracer notre propre chemin humain. En le regardant et en l’écoutant, en reproduisant en notre humanité ce qu’il a été et ce qu’il a fait dans la sienne, nous progressons en sa présence et nous allons vers Dieu avec lui. Alors nous comprenons mieux le sens et l’arrivée de notre itinéraire terrestre, et aussi son au-delà céleste. 

Toutefois, par ce qu’il découvre, par ce qu’il acquiert de maîtrise et envisage de produire par lui-même, l’homme a tendance à se croire tout-puissant et capable sans restriction de devenir autosuffisant. Il est alors tenté de vivre « sans Dieu ni maître » et d’oublier qu’il n’est pas l’auteur de la création, mais gestionnaire. Il tend à se revendiquer comme autoréférentiel de son parcours, de ses entreprises et de ses modes d’exister. Il va même jusqu’à créer son logiciel pour sa vie sociale, familiale et son âme. Il crée ses valeurs et les arrange à sa guise, d’une façon évolutive et aléatoire. 

Les psychologues diraient sans doute que l’homme contemporain se croit obligé de tuer le Père pour accéder à l’autonomie de Fils. Ayant ainsi coupé le cordon qui le relie à son origine, il entre dans l’illusion de se croire devenu l’Homme sans limites. Le danger pour l’homme contemporain qui oublie Dieu, c’est bien sûr d’être victime du syndrome de l’orphelin né de père inconnu. C’est de ne pas avoir de tuteur et de signalétique pour lui indiquer sur quel chemin marcher, et d’en pâtir après avoir rayé Dieu de son carnet d’adresses ! L’homme tend parfois à oublier qu’à l’image du moindre torrent ou ruisseau qui reçoit l’eau d’une source, la vie sur terre provient de Dieu vivant ! 

Je sais que la « promotion de Dieu » ne s’est pas toujours faite de façon correcte ! Tantôt son image a été celle d’un père fouettard, surveillant zélé de nos dérapages, Dieu posté au coin d’un bois pour nous prendre en flagrant délit et prompt à nous punir en juge accusateur. Parfois Dieu a été présenté comme le grand absent qui s’est éloigné après avoir créé, au point d’en devenir inaccessible. On en a parfois oublié Jésus, qui est venu de Dieu, Dieu lui-même qui s’est fait homme pour nous révéler en langage humain l’Amour de Dieu qui demeure parmi nous et même « en nous ». 

Je me prends parfois à penser que si Dieu est ignoré et parfois écarté de notre époque, c’est parce qu’il ressemble encore à ce Dieu inconnu que saint Paul annonce aux Athéniens sur cette stèle qu’ils avaient érigée dans l’aéropage où se réunissaient les sages et les philosophes, les chercheurs de sens et les adorateurs de divinités !