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Les billets du Père Lucien Marguet
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23 mai 2007

"Donnez-moi des preuves que Dieu existe..."

A la sortie d'une célébration, un enfant de 10 ans m'a confié son hésitation à faire sa première communion car "il manquait des preuves" pour le convaincre "que Dieu existe". Je sais qu'il est de bon ton aujourd'hui de ne pas répondre directement à cette requête de "preuves" et de faire appel plutôt à la foi qui "ressent" la présence de Dieu et fait "confiance". Il me semble pourtant que le besoin d'un savoir objectif est légitime, même si, concernant Dieu, on sait qu'on ne parviendra jamais à démontrer rationnellement son existence et pas davantage son irréalité. Je vais donc donner 7 bonnes raisons de croire en Dieu, 7 "signes" !

1.      L'univers, son ordonnancement et sa complexité, dans l'infiniment grand et l'infiniment petit, poursuit une évolution sélective qui, loin de paraître comme le fruit du hasard, suggère plutôt une origine, une trajectoire sensée et une finalité.

2.      Dans cet univers, l'homme semble tenir une place à part par ses capacités ajustées pour en découvrir la nature et les lois qui le régissent, tout en utilisant ses découvertes dans une volonté de progrès. Comme si une alliance permanente entre le créateur et le créé était offerte à l'homme pour, qu'en y répondant, celui-ci démontre sa singulière "dignité".

3.      Dans l'histoire, la foi des croyants a été une source d'énergie considérable pour édifier des cathédrales, découvrir des terres inconnues, entreprendre les grandes découvertes scientifiques, faire émerger les valeurs humaines universelles de droits, de justice, de liberté, de fraternité. La foi en Dieu, malgré les interprétations abusives, a constitué un tremplin pour le développement de l'homme et des civilisations.

4.      Certains scientifiques américains vont jusqu'à trouver une preuve de l'existence de Dieu dans la connivence étonnante existant entre la nature de l'homme et le divin. Les hommes ne peuvent se passer de satisfaire leur besoin de religieux sous peine de compromettre l'harmonie de leur développement. Comme les plantes ont besoin d'air et de lumière, et les poissons d'eau, l'homme a besoin de "respirer" Dieu. Priver l'homme de religion en l'enfermant dans le matérialisme pratique ou philosophique, c'est peu à peu lui faire courir le risque d'être déshumanisé. Inviter à prioriser l'hédonisme plus que la recherche du Bien ou du vrai, l'individualisme plus que le vivre ensemble, finit par donner à l'homme l'illusion d'une vie réussie sans Dieu et les autres, alors qu'elle est "incomplète"...

5.      S'il n'est rien ni personne en dehors de l'homme qui le transcende, qui peut se montrer garant des normes et des valeurs du vivre ensemble ? S'il n'est personne au-dessus, avant et après l'humanité, qui peut lui tracer un chemin ? Si chacun se doit d'inventer, si tout est relatif et subjectif, provisoire et transitoire, comment peuvent être envisagés des fondements universels que les hommes présentent comme un Bien souhaité et nécessaire pour tous ?

6.      Pascal était mathématicien et philosophe. Il a, à propos de la foi, démontré qu'il était plus intelligent de croire en Dieu que de nier son existence. Car parier maintenant que Dieu existe réellement ne fait rien perdre, s'il n'est pas, et fait tout gagner dans le cas où Il existe vraiment.

7.      Enfin, l'existence de Dieu et la façon "révélée", étonnante, en rupture avec son temps, dont Jésus-Christ en parle, peut être considérée comme une preuve de sa réalité. Dieu comme Père, l'amour comme vocation de l'homme, le Pardon, la vie éternelle, la Résurrection comme Avenir de l'homme... Le Dieu de Jésus n'est pas une invention de l'homme mais une révélation. Or des historiens non chrétiens ont attesté l'existence historique de Jésus : Pline le Jeune, mort vers 115. Tacite, mort vers 120. Suetone, mort vers 128. Philon, un Juif vivant à Alexandrie, mort en 54.

Et le fait que l'aventure chrétienne ait traversé 20 siècles d'histoire mouvementée et parfois chaotique tout en gardant sa capacité d'éclairer et d'imprégner des cultures nouvelles n'est-il pas un signe qu'elle est assistée et habitée ?...

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F
1. L'univers, son ordonnancement et sa complexité, dans l'infiniment grand et l'infiniment petit, poursuit une évolution sélective qui, loin de paraître comme le fruit du hasard, suggère plutôt une origine, une trajectoire sensée et une finalité.<br /> <br /> R1 C’est donner au point d’arrivée une valeur de destinée qui est peut-être plus simplement l’aboutissement d’une chaîne de hasards. C’est aussi faire l’impasse sur tous les chemins non aboutis : l’Univers offre le spectacle d’un grand gaspillage d’impasses. Pourquoi et comment un créateur volontariste a-t-il pu mettre tant de temps et multiplier tant d’impasses pour « tracer sa trajectoire » et atteindre son but?<br /> <br /> 2. Dans cet univers, l'homme semble tenir une place à part par ses capacités ajustées pour en découvrir la nature et les lois qui le régissent, tout en utilisant ses découvertes dans une volonté de progrès. Comme si une alliance permanente entre le créateur et le créé était offerte à l'homme pour, qu'en y répondant, celui-ci démontre sa singulière "dignité".<br /> <br /> R2 Que l’homme ait le privilège de la conscience du monde est incontestable, mais la dimension de l’Univers est telle qu’il est très probable qu’il ne soit pas le seul. Les 4 milliards et demi d’années qui ont préludé à son apparition sont un temps bien long pour un créateur parfait et omniscient censé capable de création ex nihilo. Cela pour dire que l’existence de l’homme conscient n’implique pas sa création et a fortiori son alliance avec son créateur … sans pour autant en exclure l’hypothèse, parmi d’autres.<br /> <br /> 3. Dans l'histoire, la foi des croyants a été une source d'énergie considérable pour édifier des cathédrales, découvrir des terres inconnues, entreprendre les grandes découvertes scientifiques, faire émerger les valeurs humaines universelles de droits, de justice, de liberté, de fraternité. La foi en Dieu, malgré les interprétations abusives, a constitué un tremplin pour le développement de l'homme et des civilisations.<br /> <br /> R3 Que la science et l’art aient eu des fondements religieux est incontestable. Notons que cela concerne toutes les religions de toutes les époques : la référence aux seules cathédrales est un peu réductrice. A noter aussi que la Foi, d’abord aiguillon des connaissances, a pu en devenir un frein : Cf Galilée, Servais, Darwin… sans parler du retour des fondamentalismes d’aujourd’hui qui ne veulent voir le monde qu’à travers des textes censés d’inspiration divine. Je cherche vainement dans les connaissances acquises depuis 3 siècles le tremplin religieux qui les auraient lancées.<br /> <br /> 4. Certains scientifiques américains vont jusqu'à trouver une preuve de l'existence de Dieu dans la connivence étonnante existant entre la nature de l'homme et le divin. Les hommes ne peuvent se passer de satisfaire leur besoin de religieux sous peine de compromettre l'harmonie de leur développement. Comme les plantes ont besoin d'air et de lumière, et les poissons d'eau, l'homme a besoin de "respirer" Dieu. Priver l'homme de religion en l'enfermant dans le matérialisme pratique ou philosophique, c'est peu à peu lui faire courir le risque d'être déshumanisé. Inviter à prioriser l'hédonisme plus que la recherche du Bien ou du vrai, l'individualisme plus que le vivre ensemble, finit par donner à l'homme l'illusion d'une vie réussie sans Dieu et les autres, alors qu'elle est "incomplète"...<br /> <br /> R4 Là on nage en plein sophisme. Du besoin de quelque chose on excipe son existence. Il ne suffit pas de rêver d’une illusion pour lui donner réalité. Et puis c’est un peu vite parler que d’associer l’humanisation à l’idée de Dieu. Comme il est aventureux d’assimiler l’incroyance à l’hédonisme. Tout ce point pose l’existence de Dieu comme postulat : enlevez le postulat, plus rien ne tient !<br /> <br /> 5. S'il n'est rien ni personne en dehors de l'homme qui le transcende, qui peut se montrer garant des normes et des valeurs du vivre ensemble ? S'il n'est personne au-dessus, avant et après l'humanité, qui peut lui tracer un chemin ? Si chacun se doit d'inventer, si tout est relatif et subjectif, provisoire et transitoire, comment peuvent être envisagés des fondements universels que les hommes présentent comme un Bien souhaité et nécessaire pour tous ?<br /> <br /> R5 Ca me rappelle Bonaparte qui ne croyait ni à Dieu ni à Diable mais qui croyait nécessaire les religions pour la cohésion des sociétés. Bien d’accord pour considérer que les religions ont été créatrices de morale, ce qui n’a pas été sans quelques excès d’ailleurs. Ca ne donne aucune base rationnelle à leur fondement. Notons que la morale religieuse n’a d’ailleurs pas empêché les pires atrocités, et que certaines ont même été commises au nom de la foi (croisades, massacre des amérindiens dans les colonies espagnoles, persécution des communautés juives, pour ne parler que de quelques débordements de la morale chrétienne). Reste à l’homme sans Dieu, si tel est le cas, à inventer ses règles de vie en société … rien n’assure qu’il y parviendra !<br /> <br /> 6. Pascal était mathématicien et philosophe. Il a, à propos de la foi, démontré qu'il était plus intelligent de croire en Dieu que de nier son existence. Car parier maintenant que Dieu existe réellement ne fait rien perdre, s'il n'est pas, et fait tout gagner dans le cas où Il existe vraiment.<br /> <br /> R6 C’était au 17ème siècle, nul ne sait ce qu’il aurait dit aujourd’hui. Quant-à son fameux pari, il m’est d’emblée apparu comme une escroquerie. Je ne suis pas prêt à abandonner ma raison à un rêve inexpliqué. Peut-être suis-je trop à l’image du créateur que, s’il existe, j’imagine volontiers plus entité de raison que de foi aveugle ! <br /> <br /> 7. Enfin, l'existence de Dieu et la façon "révélée", étonnante, en rupture avec son temps, dont Jésus-Christ en parle, peut être considérée comme une preuve de sa réalité. Dieu comme Père, l'amour comme vocation de l'homme, le Pardon, la vie éternelle, la Résurrection comme Avenir de l'homme... Le Dieu de Jésus n'est pas une invention de l'homme mais une révélation. Or des historiens non chrétiens ont attesté l'existence historique de Jésus : Pline le Jeune, mort vers 115. Tacite, mort vers 120. Suetone, mort vers 128. Philon, un Juif vivant à Alexandrie, mort en 54.<br /> Et le fait que l'aventure chrétienne ait traversé 20 siècles d'histoire mouvementée et parfois chaotique tout en gardant sa capacité d'éclairer et d'imprégner des cultures nouvelles n'est-il pas un signe qu'elle est assistée et habitée ?..<br /> <br /> R7 Probablement Jésus a-t-il existé, comme Mohammed ou Bouddha : son existence n’implique pas sa divinité. Quant-aux 20 siècles qui avéreraient la permanence de son message, ils ne valent pas plus que les 32 siècles des croyances égyptiennes, les 24 siècles des croyances bouddhistes, un peu mieux il est vrai que les 14 siècles de l’Islam… la durée d’une erreur n’implique pas qu’elle devienne une vérité.<br /> <br /> Je ne sais pas si vous avez convaincu votre ouaille de 10 ans, moi je ne vois ici que raisons de garder mes distances. Je vous remercie cependant de m’avoir donner l’occasion de vous en faire part.
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F
Enfin un commencement de raisonnement qui méritera qu'on y revienne
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