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Les billets du Père Lucien Marguet
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23 mai 2007

L'étape de l'adolescence

Il peut arriver dans la vie des ados un moment passager où ils ont le dégoût de la vie. Plus rien ne leur plaît ni ne les intéresse. Et, peu de temps après, ils ont une envie effrénée de la dévorer. Leur ressenti est variable sans que des événements externes en soient forcément la cause.

Les ados se comparent aux autres. Ils se trouvent moches, ils se croient mal aimés, voire détestables. Leur corps change et ils ne l'ont pas encore adopté. Leur esprit est curieux, ils se posent plein de questions, deviennent critiques, méfiants, ils prennent des distances, font des essais pas toujours positifs d'autonomie. Leur cœur est sensible aux regards, aux paroles, à toute marque d'intérêt. Ils peuvent ressentir avec force aussi bien la douleur que le bonheur, la considération que le mépris. Une égratignure peut se transformer en blessure et un éloignement affectif en rupture dramatique.

En pleine figure, ils reçoivent l'influence des modes et des vogues. Ils revendiquent leur place tout en rêvant avec ardeur d'être ailleurs. Ils sont accros des téléphones portables tout en soupçonnant les adultes d'en faire des moyens de les tenir en laisse. Ils sont pour la plupart de "fervents adeptes" d'Internet qui leur sert de bulle dans laquelle ils ressentent un confort et une sorte de protection retranchée...

Les adolescents voudraient dire et même crier leurs souffrances intérieures, mais ils ne trouvent pas les mots. Parfois ils ne se contiennent plus et débordent de colère, s'en prennent à leurs proches. Aussitôt ils regrettent de les avoir blessés, et ce mal qu'ils veulent en réalité se faire ne fait que les confirmer dans le dégoût qu'ils ont parfois d'eux-mêmes.

Les ados peuvent devenir mélancoliques. Alors ils passent par des phases de silence. Ils se murent avec un casque sur les oreilles. Et c'est le temps pour eux de revisiter leur enfance. De juger avec sévérité telle attitude. De se sentir coupables et de vouloir se punir, de sentir monter en eux des bouffées de regrets qui les cernent comme des condamnés. Ils regrettent à la fois de n'être pas encore ce qu'ils imaginent et de n'être plus ce qu'ils ont été.

La grande difficulté pour les frères et sœurs aînés qui ont passé ce cap de l'adolescence, et surtout pour les parents, c'est de trouver la bonne manière et le bon moment pour dire aux ados : "on vous aime, ce que vous ressentez est normal, on est là, on peut vous écouter à tout instant..."

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