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Les billets du Père Lucien Marguet
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19 mars 2008

L'Eglise n'est pas le bateau de sauvetage des gens en perdition

Il arrive que le témoignage verbal des croyants soit, c'est du moins ce que je pense, trop embrayé sur le mal et les échecs patents des initiatives humaines. Comme si le Foi ne devenait "utile" qu'à l'homme qui n'arrive pas à se débrouiller tout seul. Ainsi l'Eglise peut-elle apparaître comme le SAMU ou le véhicule de dépannage sur la route après l'accident. Sur fond d'échecs et de malheurs, le Christ et l'Eglise ressembleraient à des agents d'assurance multirisque universelle !

Je n'aime pas beaucoup les discours chrétiens qui commencent par décrire tout ce qui va mal et parfois tourne au drame dans le monde pour mieux arriver à convaincre qu'avec la foi ces situations auraient pu être évitées. Cela risque d'instrumentaliser le Sauveur et surtout de donner au christianisme plus un rôle de voiture-balai qu'une énergie spirituelle et un itinéraire à suivre pour progresser. Cela peut même compromettre la découverte du visage de Dieu donné par Jésus qui dit : "Qui me voit voit le Père".

La phrase de Jésus "Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie" me semble positivement conjoindre l'aspiration humaine à vivre et le don de la vie que le Christ offre en croyant en Lui. La rencontre du Christ et du jeune homme riche me semble pouvoir inspirer notre pédagogie de témoins du Christ. Ce n'est pas sur fond de médiocrité et de raté que Jésus appelle cet homme au salut, mais sur sa droiture déjà pratiquée. Il le regarde. Il l'aime. Il le laisse parler. Il l'invite à avancer à sa suite. Il n'y a là ni jugement ni condamnation ni menace. Quand Jésus accueille l'officier romain venu lui demander d'aller guérir son serviteur malade, il souligne la beauté de cette démarche : "Je n'ai jamais vu autant de foi dans tout Israël..."

Si le mal et les échecs, les choix de travers, les dérives, doivent être désignés et dénoncés, ce n'est pas la peur qui doit inspirer la foi, mais plutôt la confiance que Dieu a en l'homme. Ayant expérimenté ses faiblesses et ses échecs, l'homme serait dégoûté de la vie que Dieu ne cesserait pas de l'en trouver digne. Dieu ne désespère jamais. Il accueille. Il appelle à poursuivre. Il fait DON de sa grâce. Fidèlement...

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