La journée d’un prêtre…
Il est
parfois posé aux prêtres des questions qui montrent une certaine méconnaissance
des occupations de leur emploi du temps. Pour répondre concrètement, j’ai
relevé ce qui s’est passé pour moi l’un de ces jours derniers.
Après que
j’aie pris un petit déjeuner et feuilleté le journal qui donne les nouvelles
locales, un premier coup de téléphone retentit. Il s’agit d’obsèques dont les
Pompes Funèbres souhaitent me transmettre le lieu, la date et l’heure et me
donner les premières informations concernant la personne décédée. Je remonte
ensuite dans mon bureau pour prier l’office de laudes avant de rejoindre à 9 h
la chapelle de l’hôpital pour la messe où je retrouve mon confrère Denis et
quelques chrétiens « fidèles ». Vers 9 h 45 je suis de nouveau à mon
bureau, non sans avoir relevé les messages sur le répondeur téléphonique et
l’ordinateur, mais aussi le courrier de la poste déposé par le facteur dans la
boîte, auquel je m’efforce de répondre assez vite.
J’écris
aussi un billet de réflexion quasiment chaque jour, comme un exercice
nécessaire et salutaire.
Venant me
surprendre, un coup de fil me confie une requête inhabituelle : « La
laie (sanglier) qui était la mascotte du stade de Sedan est à bout de souffle. Elle
va être remplacée par une plus jeune. Nous vous demandons de venir la bénir !!! »
« Quand ? » « Demain… » Je réfléchis quelques instants
et décline l’invitation car mon agenda m’empêche de répondre positivement. Et
je préfère orienter cette demande vers le vicaire épiscopal plus en mesure
d’apporter une réponse adéquate.
Un autre
coup de téléphone peu après me demande si la Paroisse serait intéressée par
l’achat d’une photocopieuse plus performante que celle que nous possédons.
J’oriente cette commerciale vers le laïc secrétaire du Conseil Economique. Il
est bien plus compétent que moi dans les questions financières, immobilières et
les matériels que nous utilisons.
Je
m’entretiens ensuite quelques instants avec la personne qui tient la
permanence : les demandes de baptêmes, de mariages, d’inscriptions au catéchisme qu’elle a eues au téléphone ou
à l’accueil du presbytère.
Je déjeune
aujourd’hui à l’école Saint Louis dont je suis l’aumônier. J’apprécie de
prendre mon plateau au milieu des élèves et d’attendre mon tour d’être servi
par des personnes souriantes et aimables de la cuisine. La salle à manger est
calme. Cela me permet quelques contacts que je souhaite simples. Je passe
prendre un café avec quelques enseignants et vais passer quelques instants dans
la cour de récréation avant de regagner le presbytère où des personnes vont
venir me rejoindre pour préparer les obsèques d’un membre de leur famille. Je
commence toujours par laisser les gens parler longuement de la vie du défunt.
Les obsèques religieuses, c’est autant un adieu et l’Espérance de la vie
éternelle qu’un merci pour cette vie accomplie…
Je
retourne l’après-midi à l’école St Louis pour parler avec la directrice et des
adultes volontaires de l’animation pastorale des élèves demandeurs du Message
chrétien ou de propositions de thèmes de réflexion humanistes pour ceux qui
souhaitent s’en tenir là.
Après un
petit dîner vite réchauffé et les infos de la 3ème chaîne, je pars à
une réunion de parents dont les enfants sont en 6ème et feront leur
profession de foi à la veillée pascale le 3 avril 2010 en l’église de Vouziers.
Les catéchistes sont rodés, les parents attentifs et de très bonne volonté. Le
pire, pour moi, serait de ne pas répondre aux vraies questions des enfants tout
occupés à construire leur personnalité intellectuelle, morale et spirituelle.
Ces années de caté constituent une base, un tremplin, pour les aider à
envisager l’avenir avec confiance.
Rentré
chez moi, il est 22 h 30, l’heure de prier avec le Bréviaire et de lire le
journal La Croix. Avant de m’endormir…
Vous savez
tout de cette journée, ou presque !... A chaque jour suffit sa peine et est
offerte sa joie…