Avec Jean-Baptiste, l’homme du seuil

Il était l'aîné de Jésus de 6 mois. Son cousin. Mais il ne l’a pas suivi. Il l’a précédé. Il s’est tenu à distance. Il a préparé les croyants à le reconnaître comme le Messie attendu. Jean-Baptiste est un précurseur. Il est l’homme du seuil, du temps pré-messianique, charnière entre l’ancien et le nouveau Testament. Il a payé cher la joie d’être le prophète unique d’un moment si décisif et si bref.

Trois clés pour découvrir qui est Jean-Baptiste :

Son nom ? « Dieu fait grâce », comme une vocation. Il doit son nom à l’épreuve de Zacharie, son père, la mise au désert que signifie son mutisme. Non, il ne sera pas tant un fils que des parents ont sur le tard qu’un homme qui inaugure des temps nouveaux, ceux de la grâce qui s’approche. Il annonce le Messie et son baptême « selon l’Esprit », et en cela il sera d’après Jésus lui-même « parmi les plus grands ».

Seconde clé : le désert. Lieu du doute, des manques et des absences, des interrogations, des épreuves qui font mûrir et permettent de choisir. Jean-Baptiste en fera aussi le lieu de la conversion et du baptême de ceux qui veulent se préparer à la venue et la rencontre du Sauveur.

Enfin, chez Jean-Baptiste, dans cet autre désert qui le met à distance de Jésus et des hommes, ce cri depuis son lieu de détention : « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » Jean-Baptiste qui s’efface jusqu’à disparaître pour laisser Jésus grandir dans le regard et l’écoute de ceux qui viendront à lui et deviendront disciples.

Jean le précurseur à la fois dans ce qu’il sait et fait, mais aussi dans ses doutes et ses questions, ses invitations à chercher. Jésus sur qui personne ne peut mettre la main, ici et toujours ailleurs.