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Les billets du Père Lucien Marguet
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10 août 2011

A propos du péché et du pardon

 

Il n'est guère d'office religieux où l'on n'entende pas nommer Jésus fils de Dieu comme le sauveur des hommes pécheurs. Or il n'est peut-être pas inutile de dire quelques mots sur ce que l'on appelle le péché. En effet, ne convient-il pas de distinguer la faute, l'erreur et le péché ? Car tout ne peut être qualifié de péché.

 

On fait une faute par rapport à des codes, des normes convenues. La faute ne vise pas à nuire ou à blesser. Une faute, involontaire, d'orthographe, de conduite sur la route ou de bienséance sociale, n'est pas un péché.

Une erreur, involontaire, de jugement, de calcul, de souvenir, n'est pas un péché.

 

Un péché est le résultat d'un choix volontaire dont on a conscience qu'il peut détériorer son être propre ou celui des autres. Or, en blessant un frère ou une sœur par exemple, j'atteins le Père qui est Dieu. Un péché qui ne concerne que moi détériore l'image de Dieu que je suis appelé à être dans ma vie.

Pour juger de la nature et de la gravité d'un péché, le Christ - ses choix, ses actes, ses attitudes, en un mot l'Evangile - est bien sûr la norme. Parmi tous les commandements, il est celui d'aimer Dieu et d'aimer ses semblables comme Jésus nous aime. Il reste à discerner, à la lumière de cette priorité d'Amour, comment chacun est amené dans sa vie à choisir, décider et se conduire. La gravité du péché dépendra beaucoup de la connaissance de l'Evangile et de Jésus, de la conscience des conséquences des actes accomplis pour soi et pour les autres.

En effet, si l'on est responsable de ses actes, on n'en est pas forcément entièrement coupable. Des circonstances atténuantes peuvent avoir occulté la capacité de lucidité, et des conditions ou agents extérieurs peuvent avoir influencé ou forcé l'auteur des péchés.

 

A la différence de l'erreur et de la faute, le péché serait, dans la liberté d'un choix délibéré, porteur de transgression volontaire du Bien, du vrai, du bon… Ainsi le péché affaiblit et parfois provoque une cassure du lien aux autres membres du Corps du Christ. La communion d'Esprit est fragilisée ou rompue. Le pécheur n'a plus une vie selon le Christ. Aussi, pour le réintroduire dans l'Esprit chrétien, Jésus a confié à l'Eglise et en particulier à ses prêtres de recevoir l'aveu confidentiel des péchés et de signifier le Pardon de la part de Dieu, dans un sacrement que l'on peut recevoir à tout moment et en tout lieu.

 

Faut-il le souligner, ce Pardon ne fait pas oublier le péché ni ses conséquences. Il invite même à réparer les torts et les dégâts causés par le péché, autant qu'il est possible. Le Pardon de Dieu est pourtant réel, total. Le plus grave des péchés implose sous l'effet de l'Amour de Dieu. Cette miséricorde de Dieu qui est transmise et signifiée par le prêtre lors de l'absolution des péchés confesse d'une façon éclatante combien Dieu aime chacun, fût-il pécheur repenti.

 

Faut-il détailler l'aveu de nos péchés devant le prêtre qui nous reçoit en confession ? Pour être porteuse de vie et de confiance, cette démarche que chacun peut ressentir comme humiliante a besoin d'être authentique et vraie. "Car celui qui fait la vérité va à la lumière"… Alors pourquoi tant de chrétiens se privent-ils si souvent de ce sacrement que l'on peut recevoir en permanence ou à des périodes plus intenses comme Noël, Pâques et la Pentecôte ? Ou encore au 15 août, en plein été ?

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