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Les billets du Père Lucien Marguet
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27 novembre 2014

En Eglise, servir les autres…

On a beaucoup recommandé aux chrétiens de s'engager dans les affaires du monde, avec la conviction qu'ils témoigneraient ainsi de leur attachement à l'Evangile. N'a-t-on pas trop omis de les inviter à s'impliquer dans l'Eglise afin de garder à celle-ci son dynamisme missionnaire et son sel divin ? Le résultat fut parfois que, très embrayés dans les évolutions de la société, certains ont déserté une Eglise qui leur paraissait statique, voire passéiste, tandis que d'autres sont devenus indifférents face à la dimension religieuse de l'existence. Les acteurs de la vie de l'Eglise se sont faits rares, laissant la majeure partie de ses fidèles plutôt consommateurs de "culte" que parties prenantes de sa vitalité et de ses initiatives.

 Certes il faut être juste et reconnaître que les baptisés appelés à assumer un service le font de bon cœur dans la liturgie, la catéchèse, les réseaux de la solidarité avec les malades, les pauvres et les exclus… Mais ils sont peu nombreux, tandis que l'on craint dans l'avenir un manque de relève à ces gens actuellement impliqués dans l'Eglise. Les jeunes générations accepteront-elles de remplacer leurs aînés dans les divers services accomplis sur la base du bénévolat pour assumer les missions de l'Eglise ? Certains craignent, en répondant positivement à un appel chronophage, de ne pas maîtriser assez ce qu'ils consentent à donner. Ils voient certaines personnes tellement impliquées dans l'Eglise qu'ils ne s'imaginent pas leur succéder.

Certaines personnes en tenue de service ont-elles assez le souci de prévoir leur relève et, pour cela, de partager ce qu'elles font avec ceux et celles qui pourraient "prendre la suite" ? Trop souvent un service s'interrompt parce que la personne qui l'assumait arrive en fin de mandat ou doit faire face à d'autres urgences prioritaires qui surviennent dans sa vie. Un service accompli en paroisse l'est à la demande des prêtres qui en ont la charge pastorale. Cela ne signifie nullement que les chrétiens ne sont pas mêlés à la recherche de candidats au service. Il parait seulement souhaitable qu'une concertation discrète s'instaure entre les partants et les prêtres avant d'appeler de possibles successeurs !

 Comme je le disais au début de ce billet, on a beaucoup valorisé les engagements dans la société : associations de toute sorte, coopératives, syndicats, cumas, communes, qui contribuent à rendre la société meilleure, solidaire et fraternelle. J'ose dire qu'en s'impliquant dans la vie de l'Eglise, l'on peut aussi contribuer au bien-être et au bien-vivre des gens qu'elle rejoint : dans la préparation au mariage, les baptêmes, la catéchèse des enfants, l'aumônerie pour collégiens et lycéens, l'accompagnement des familles en deuil et tant d'autres circonstances d'accueil, d'écoute, de soutien, qui existent dans l'Eglise, comme le Service Evangélique des Malades…

 Très sincèrement, je pense par exemple que les bénévoles du Secours Catholique, les personnes ayant reçu la mission d'animer des funérailles en se mettant au service des familles, les catéchistes se mettant au service des enfants pour leur transmettre la connaissance de Jésus, accomplissent un authentique service en donnant à toutes ces personnes des raisons et des moyens de croire, de réfléchir, de grandir, en complément, pour les enfants, de ce qui leur sera donné en classe de connaissances et de développement de leur personnalité en formation.

 Dans mon ministère de "prêtre", je sais que je serai jugé sur le nombre de chrétiens que j'aurai su appeler à revêtir la tenue de "serviteur" des autres. Ce que j'aurai accompli tout seul sans "mettre en route" ni "donner le goût" n'aura aucune suite…

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