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Les billets du Père Lucien Marguet
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14 septembre 2016

Prêtre diocésain

Le prêtre diocésain est appelé et ordonné par l'évêque du lieu. Il lui fait la promesse d'obéissance, à lui et ses successeurs. Le prêtre diocésain est incardiné, c'est-à-dire inséré et lié à une portion d'Eglise qu'est le diocèse. L'Eglise universelle est en effet répartie en diocèses sur toute la terre.

La spiritualité qui anime les prêtres diocésains est celle de l'Incarnation du Christ. Il s'agit pour le prêtre de vivre son ministère pastoral là où l'évêque l'envoie. Il ne construit pas sa Mission, il la reçoit. La spécificité du prêtre en paroisse, c'est de se tenir disponible et d'accueillir tout le monde : tout âge, toute origine, toute condition, toute conviction. Le prêtre diocésain, c'est à la fois Jésus partageant la vie à Nazareth et Jésus dans les 3 ans de vie publique et Missionnaire. En un mot, ce qui ressource sa vie spirituelle, c'est le mystère de l'Incarnation que je résume en ces quelques mots : maintenant, ici, au milieu, avec, tout à tous...

Maintenant : on est prêtre non pour hier ni pour demain, mais en ce temps et aujourd'hui. Le prêtre diocésain est aussi qualifié de séculier, dans le siècle. Il est distingué ici du religieux ou du moine.

Ici : en un lieu, géographique et historique, un diocèse, une ville.

Au milieu et avec : le prêtre se joint et prend sa place de Pasteur dans le Peuple auquel il est envoyé. Il contribue ainsi à "édifier" l'Eglise universelle par son service pastoral local.

Lui-même originaire d'un milieu, sensible à telle ou telle culture, il se doit d'être tout à tous en sa Paroisse : pasteur par tout son être au service de tous, il ne choisit pas les gens qui fréquentent sa communauté, qui se doit par nature d'être ouverte et accueillante à tous...

La source qui ravitaille quotidiennement sa vie spirituelle, c'est l'accueil et l'écoute des personnes, de leurs joies et leurs souffrances, leurs désirs, leurs projets et leurs peines, leurs réussites et leurs échecs. C'est aussi la prière intime et la célébration des sacrements, au cœur desquels rayonne la Messe...

Il existe donc une spiritualité spécifique du prêtre diocésain, comme il existe une spiritualité ignacienne, dominicaine, franciscaine, carmélitaine, spiritaine, etc. Chacune se conforme à la règle du fondateur et de la tradition de l'ordre. La spiritualité d'une vie en Paroisse accueille toutes ces sensibilités spirituelles sans être liée à aucune !

Dans une société qui risque sans cesse de se vendre au confort matériel, dans une société qui se voue à corps perdu à l'intérêt immédiat, les prêtres rappellent par leur existence et leur présence que l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de la Parole qui sort de la bouche de Dieu.

Sans prononcer les vœux spécifiquement comme les religieux, les prêtres sont invités à vivre la pauvreté, l'obéissance et la chasteté. La pauvreté par le renoncement à posséder des biens et amasser de l'argent comme un but à atteindre. L'obéissance par l'acceptation des missions que l'évêque leur confie. La chasteté par le choix d'être tout à tous.

Comme le Christ qui, né dans une famille, n'a pas voulu s'y enfermer : "Qui sont mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs, ce sont ceux-là qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux"… Cette disponibilité de l'intelligence et du cœur, du temps, les prêtres la réservent à Jésus. Or Jésus, ils le retrouvent chaque jour dans le pauvre, l'étranger, le petit, le malade, et, bien sûr, la Parole et le Pain eucharistique.

Les prêtres n'appartiennent à personne. Pas même à l'équipe qu'ils accompagnent, à la paroisse qu'ils animent. Tout en étant avec et au milieu, ils demeurent un signe clair du don d'eux-mêmes au Christ. Ils n'exercent pas une profession libérale. Ils ne sont propriétaires ni du champ ni du troupeau. Ils sont prêtres au cœur d'une Eglise entièrement appuyée sur le Christ.

Une des raisons pour lesquelles peu de jeunes en Occident projettent de devenir prêtres est, me semble-t-il, que leur rôle apparait moins évident qu'auparavant. Et ne pas bien savoir si ce à quoi on se prépare est vraiment utile n'est guère motivant.

Il y a encore quelques années, le rôle social et civique du prêtre pouvait attirer des jeunes. Animateur de loisirs, de sports ou de services caritatifs, c'était concret et sensible. Certains prêtres étaient même enseignants ou éducateurs. L'Eglise toute entière était institutionnellement impliquée dans des patronages, des colonies, des associations sportives et de loisirs. Aujourd'hui, ces missions de suppléance ont disparu au profit d'un tissu associatif ou de services communaux ou sociaux largement organisés en ces domaines.

La mission des prêtres s'est recentrée sur son rôle spirituel et moral, plus intérieur. Le prêtre est moins sur la place publique. Il est plus en retrait. Il demeure confident et conseiller. Il accompagne des croyants. Il les rassemble. Il éveille. La Parole est devenue le moyen quasi exclusif de ses interventions. Son champ d'action est celui du sens cherché et déployé dans l'existence, celui de la communication et de la relation.

Le prêtre est le ministre des sacrements par lesquels Dieu rend sensible sa vie dans l'Eucharistie, son pardon dans le sacrement de Réconciliation. Or en accomplissant ces gestes de la foi les prêtres contribuent à guérir l'humain de ses maladies morales et spirituelles. En diffusant l'Evangile et faisant connaître Jésus-Christ, ils ensemencent la société de valeurs positives et constructives.

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