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Les billets du Père Lucien Marguet
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6 mars 2020

2ème dimanche de Carême (Année A)

Dimanche 8 mars 2020

Genèse 12 1-4a - 2 Tim 8-10 - Matthieu 17 1-9

 

« Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père, et va vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom et tu deviendras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront… » Abram s’en alla comme le Seigneur le lui avait dit… Abraham ne réclame aucune preuve vérifiable à cette promesse que lui fait Dieu. Sa réponse repose sur la foi claire et sincère, spontanée, en Dieu. Il accepte de quitter toutes ses attaches et de partir vers un territoire inconnu, de se confronter à des conditions qu’il n’aura pas choisies. Cet appel et cette réponse ont fait d’Abraham le père des croyants pour les trois grandes religions monothéistes : le judaïsme, l’islam et le christianisme.

Quant à l’évangile de la Transfiguration, il nous décrit « l’expérience » qu’ont fait trois proches de Jésus, quelques jours avant qu’il ne soit arrêté, jugé et condamné à mort sur la croix. Jésus pressent qu’ils vont être désorientés et plongés dans l’incompréhension, aussi veut-il, en étant transfiguré devant eux, leur transmettre assez de confiance et d’Espérance pour traverser ce drame de la souffrance et de la mort. Son corps est transformé tel qu’il sera après sa résurrection. Comme Abraham, ces trois disciples sont invités à vivre dans la foi et l’Espérance. Comme pour Abraham, Jésus ne leur fournit pas de preuves sensibles et tangibles de ce qu’il leur demande de croire. Dans un monde très influencé par le visible, exigeant de montrer et de prouver, la foi des croyants en Dieu peut sembler à certains utopique, incertaine et liquide ! Seuls les savoirs scientifiques et techniques, rationnels, démonstratifs, sont crédibles. Et pourtant « la foi » fait réellement partie du déroulement de l’existence. Le plus illustre chercheur dans sa vie établit son lien amoureux avec son épouse dans une confiance mutuelle. Le choix de parents de donner la vie à un enfant ne relève-t-il pas d’abord de la foi, de la confiance et de l’Espérance ? En effet, ils ne savent rien de l’enfant ni de sa carte génétique, de sa personnalité, ses capacités et ses qualités. Ils savent encore moins dans quels mondes il aura à évoluer et à s’épanouir, à prendre sa place. Ces parents en sont réduits à « croire » que leur enfant sera heureux et qu’ils lui font un beau cadeau, celui de vivre sur terre !

Dans toutes les relations humaines, il faut de la « connaissance » bien sûr, mais aussi de la « confiance ». Car on ne peut être tout le temps dans l’intrusion et les questions, dans le doute et le soupçon, la méfiance, la vérification harcelante de la vérité des paroles prononcées. Les enfants croient leurs parents, leurs enseignants, leurs éducateurs. Papa et maman entre-tiennent leur couple et leur famille dans une confiance réciproque permanente. Nous savons tous que même la politique repose aussi sur la confiance des électeurs donnée aux promesses des candidats. On attend d’eux, lorsqu’ils sont élus, qu’ils transforment en actes les paroles qu’ils ont prononcées pendant la campagne ! Entre ce temps des programmes et leur concrétisation, il y a donc place pour la foi et la confiance. Les incroyants, les agnostiques, les athées eux-mêmes ne se rendent peut-être pas assez compte qu’ils posent des actes, qu’ils font des choix qui sont de nature « croyante ».

Abraham a fait confiance à l’appel de Dieu à quitter son pays et aller vivre, lui et sa tribu, dans un territoire inconnu. Pierre, Jacques et Jean, sur la montagne, ont vécu une « transfiguration » de Jésus qui devait les rassurer et surtout les aider à demeurer dans la foi et l’Espérance en Jésus au cours de son chemin de croix auquel ils allaient assister sans pouvoir intervenir…

Chacun n’est-il pas appelé à « croire » et tracer son chemin de foi ? L’air ambiant des cultures actuelles incite plutôt au doute et au scepticisme, comme si rien ni personne n’était ni vrai ni objectif ! « Que ton amour, Seigneur, soit sur nous comme notre espoir est en toi »… (psaume 32)

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