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Les billets du Père Lucien Marguet
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28 mars 2020

Le virus, un explosif dans notre vie commune…

 

Un virus, invisible à l’œil nu, se diffuse dans le monde entier, atteint tous les peuples et tous les âges et contrarie cruellement le cours de leur vie jusqu’à « anéantir » certaines personnes au passage. Par nature, il est sournois et très contagieux, très actif pour semer la dégradation physique et répandre la peur. Pour le détruire, une armée de soignants, dont les armes pour le combattre n’ont d’égal que leur énergie passionnée à permettre aux malades de recouvrer la santé, veille jour et nuit avec un courage que tout le monde applaudit.

Assignés au devoir de se confiner pour interrompre les filières que ce virus malin emprunte pour se laisser transporter incognito, nous voici donc réduits à remplir chez nous nos journées en inventant nous-mêmes ce qui nous instruit, nous distrait, nous accorde encore plus les uns aux autres. Puisque nous devons nous tenir à distance les uns des autres, nous avons pourtant les moyens de nous contacter par téléphone, de nous voir et entendre, nous lire par internet, sans oublier ces services de la Poste que sont le courrier et ceux qui le distribuent.

Que de souffrances va générer ce virus, mais en même temps que de bienfaits il va susciter. Ces gens serviables qui se proposent d’aller faire les courses pour les personnes seules et âgées de l’immeuble ou du quartier, ces familles où les enfants se serrent un peu pour accueillir des camarades d’école dont les parents sont obligés de travailler en dehors de chez eux, ces initiatives prises pour téléphoner, envoyer des courriers internet à des gens que l’on n’a pas fréquentés, certains depuis longtemps, et dont on veut avoir des nouvelles en cette période mouvementée et risquée. Ce carnet d’adresses que l’on ressort du tiroir pour réactiver des liens distendus par le temps et se partager des paroles de courage et de confiance. Ces jeux de société, ces petites pièces de théâtre que l’on invente et que l’on donne en représentation, qui alimentent l’esprit et renforcent les liens du cœur.

Dans l’Eglise aussi, que de belles initiatives sont prises pour parer aux difficultés et bouleversements que ce virus provoque ! Il n’est plus possible de se rassembler nombreux dans les lieux de culte, de proclamer la Parole, mais s’inventent alors des modes nouveaux de transmission de la Parole, de soutien dans la prière, de retransmission de messes. Tout en demeurant chacun chez soi pour se protéger et ne pas risquer d’aller répandre le virus dont peut-être ils ignorent être porteurs, auditeurs, téléspectateurs, internautes peuvent participer et contribuer à la louange et la supplication que les croyants font monter vers le Ciel. Ils peuvent aussi se ressentir en communion de Foi, de charité et d’Espérance entre eux par-delà les distances qui les séparent physiquement.

Chapelain d’un Ermitage qui ne peut plus recevoir le public, j’ai la chance de pouvoir me réfugier pour ce long temps d’isolement à proximité de ma famille. Je lis, je prie, j’écris, je réfléchis et me promène. Malheureux de ne pouvoir être un recours possible pour l’équipe de prêtres en paroisse, j’ai proposé à son responsable de me dresser une liste de gens les plus susceptibles de se sentir isolés, afin de leur téléphoner pour les écouter et leur prodiguer des paroles que je voudrais de réconfort et d’Espérance. Depuis ma maison, j’accomplirai peut-être « ma part », comme avait répondu ce petit oiseau, un colibri, que l’on voyait faire des allers-retours pour aller éteindre un vaste incendie en Amazonie en transportant dans son bec quelques gouttes d’eau.

Ce pavé dans la mare qu’est le virus provoque de multiples réactions néfastes en cascade. Et si cet événement majeur était l’occasion d’un réveil des consciences ?

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