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Les billets du Père Lucien Marguet
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19 avril 2020

Seul parfois et souvent en communauté…

 

Cette longue période de confinement physique, moral et religieux nous aura peut-être fait approfondir et apprécier la prière et la méditation dans l’intimité d’un rapport personnel avec Dieu. Une tentation  de continuer à pratiquer la religion de cette façon individuelle, en délaissant les pratiques communautaires de la messe, des sacrements, peut nous guetter ! Nous aurons pu découvrir dans ce confinement imposé une occasion de retrait de notre quotidien habituel marqué par un rapport au temps parfois blessé et dans la relation aux autres parfois négligée. Nous aspirons peut-être à redéployer notre vie en y prévoyant d’instaurer ce qui nous aura le plus enrichi, tels que les bienfaits du silence et de la solitude.

Pourtant, gardons-nous bien de ne pas nous laisser dériver vers une existence qui se déroule sans liens authentiques à autrui, et, pour les chrétiens, sans être pleinement intégré à une communauté croyante. Car, faut-il le redire, tout être humain a besoin, pour  s’épanouir, d’un lien et d’un lieu, social, pour un vivre ensemble. Dans sa 1ère lettre aux Corinthiens (ch.12, 12-30), Paul compare l’Église au Corps du Christ dans l’histoire du monde, au corps humain dont les membres, les organes sont divers et ont des fonctions différentes tout en étant unis et complémentaires pour le bien-être du corps tout entier. « L’œil » ne peut donc dire à la main : « je n’ai pas besoin de toi », ni la tête à son tour  dire aux pieds : « je n’ai pas besoin de vous »… « Vous êtes, vous, le Corps du Christ, et membres chacun pour sa part »…

Aussi on le comprend facilement, choisir de pratiquer désormais une foi de « confiné », chez soi et pour soi, en renonçant à retrouver et fréquenter la communauté des croyants, ce serait un manque à vivre pour tous. On n’imagine pas des yeux, des oreilles, un cœur, revendiquer de n’être plus en lien avec le cerveau ou même les pieds. Tout croyant a besoin de tous, de leur identité singulière et spécifique, à l’image d’un corps humain qui donne de vivre à chaque membre et chaque organe qui, eux, permettent au corps tout entier d’exister au milieu des autres. L’Église n’est pas un agglomérat de croyants individualisés et juxtaposés, mais une communauté de personnes reliées et communiées en Jésus-Christ.

Ai-je bien compris la nature du virus tellement ravageur et redouté ? Il semble que tous les éléments séquencés de son ADN se diffusent dans les contacts  aériens et qu’il a besoin de cellules vivantes qui les recueillent pour devenir le virus covid-19. Que les lecteurs me pardonnent de comparer la foi à ce virus puisque celle-ci a besoin, elle aussi, de gens qui l’accueillent et font d’eux des croyants. Il est vrai que le virus s’impose, affaiblit et détruit, tandis que la foi passe par l’adhésion libre, alimente d’énergie et fait choisir la vie ! S’il nous arrive de penser que se retirer seul dans un lieu privé satisfait pleinement notre besoin de relation à Dieu, demandons-nous, dans le même moment, si la « communauté chrétienne », elle, ne va pas pâtir de notre absence !

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