Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
6 mai 2020

5ème Dimanche de Pâques (Année A)

 

Actes 6 1-7 - 1ère de Pierre 2 4-9 - Jean 14 1-12

 

Introductions

1ère lecture :

           Un différend, d’ordre interne, met à l’épreuve l’esprit d’entraide qui anime la communauté de Jérusalem. C’est le premier conflit surmonté dans le respect des différences.

 

2ème lecture :

           Le Temple de Jérusalem agrandi par Hérode était grandiose, avec ses pierres blanches rehaussées de plaques d’or… Mais c’est un autre Temple que les chrétiens sont appelés à former, l’Eglise, cette maison de Dieu dont le Christ est la pierre de fondation.

 

Evangile :

 Au cours de son dernier repas, Jésus livre comme un testament spirituel : sur sa relation au Père, sur sa relation à ses disciples.

 

Homélie

Il est un grand jeu qui plait toujours autant aux enfants d’aujourd’hui comme à ceux d’hier, c’est le jeu de piste. Il consiste à chercher le bon chemin, en s’aidant de points de repère, de signes indicatifs et en évitant les fausses directions. Ce jeu se pratique en équipe. Il donne lieu à bien des discussions, pour savoir comment interpréter tel indice, éviter tel piège ! Il suppose parfois de rebrousser chemin plutôt que de s’enfoncer dans des sentiers qui ne vont nulle part. Le jeu de piste exige souvent une boussole et même parfois une carte d’état-major... Les enfants aiment ce jeu peut-être parce qu’il les conduit vers l’inconnu, l’imprévisible, mais peut-être aussi parce qu’il leur plait d’être chercheurs et qu’à chercher on trouve de la joie.

Ce soir-là, Jésus était réuni pour la dernière fois avec ses disciples. Dans quelques heures il sera arrêté à Gethsémani. Il leur annonce son départ définitif. Bien sûr ils sont bouleversés, sur le qui-vive ! Ainsi donc, après 3 ans de marche sur les chemins de Palestine, il va maintenant les quitter. Est-ce donc là, au pied de la Croix, pour assister à sa mort, qu’Il a choisi de les conduire ? Thomas sollicite des explications : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Autrement dit : « Donne-nous des points de repère, des signes de piste... afin que nous puissions continuer à marcher à ta suite... »

Alors Jésus répond : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va au Père sans passer par moi. » Jésus, par sa vie, ses paroles, son esprit, ses actes, a montré le chemin. Le chemin pour devenir Homme, Humain. Le chemin pour devenir Fils, enfant de Dieu. Remarquez bien : Jésus ne dit pas « Je vous ai montré le chemin de la vie... de la vérité... », mais « Je suis le chemin, je suis la Vérité, je suis la Vie ».

Ainsi donc toute sa personne est devenue indicative, significative du chemin pour réussir l’Humain, l’Humanité... Jésus est chemin qui réunit ceux qui marchent à sa suite. Chemin banalisé dont sa vie est la direction, et son Evangile la carte routière. Chemin qui rencontre la croix, mais dont l’Avenir est la certitude que la Vie, à terme, vaincra les forces de mal et de mort.

Quand Jésus dit « Je suis la Vie », il se déclare Dieu. Mais les disciples ont encore des doutes sur son identité. Est-il le Messie ? Est-ce bien vrai, tout ce qu’Il dit ? « Montre-nous le Père, et cela nous suffit », lui demande Philippe. Et Jésus d’affirmer : « Qui me voit voit le Père ». Jésus se déclare être la Vérité tout entière puisqu’Il est le visage humain de Dieu. L’image parfaite de Dieu le Père. Au procès, Pilate lui dira : « Qu’est-ce que la vérité ? » Doute, scepticisme, face à une vérité impossible à trouver pour ce chef temporel... Jésus personnifie la Vérité. Sa divinité transparait en Jésus de Nazareth.

Et quand Jésus déclare : « Je suis la Vie », il ne fait qu’affirmer ce qu’il a démontré par son existence terrestre. Jésus est faiseur de vie : il guérit, il déparalyse, il libère, il réconcilie, il remet debout sur le chemin... Il n’en finit pas de rendre goût à la vie. Il se fait serviteur de la vie. Et s’il meurt en croix, sa liberté et son Amour feront de lui un Vivant à jamais.

A quoi tendre l’homme dans l’avenir ? La réponse a été donnée dans l’histoire, c’est Jésus. En donnant priorité absolue à l’Amour.

Le Christ, sa façon, son Esprit, est l’image de Dieu. C’est aussi l’homme, c’est aussi l’Humanité tels qu’ils doivent devenir. Oui, l’homme, tout homme est appelé à devenir visage de Dieu. Et Jésus en est comme le prototype. L’Eglise, c’est le Peuple en marche qui nous permet de faire cet immense et long jeu de piste qu’est l’histoire des hommes. Bien sûr, d’autres hommes sont en quête de la Vérité et de la Vie dans le cadre d’autres religions. Ils arriveront au but aussi. Mais le Christ, parce qu’il est, nous le croyons, co-auteur de la création, est auteur du tracé à parcourir... Bien plus, chemin lui-même.

Aussi c’est une grâce pour les chrétiens d’avoir reçu la révélation de celui qui est Chemin Vérité et Vie. Mais c’est aussi une responsabilité Missionnaire. Prions Dieu de nous en montrer dignes. Prions Dieu de ne jamais nous arrêter en si bon chemin... Prenons en charge, chacune et chacun, de déconfiner le vrai, le beau, le meilleur, le juste, le plus lumineux du visage humain selon ce que nous apprend Jésus, « Chemin, Vérité et Vie ».

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité