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Les billets du Père Lucien Marguet
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19 juin 2020

Faut-il tout changer ?

 

Au cours de l’Histoire, surtout durant les siècles d’industrialisation, les papes et les évêques ont pris la parole sur le thème de la « question sociale ». Ainsi beaucoup de textes attestent de l’importance que ce sujet grave a et continue d’avoir dans ces domaines de l’activité humaine, de la liberté d’entreprendre, de la rémunération équitable, de la justice et des droits et des devoirs sociaux. Je ne peux qu’inviter à relire ces textes élaborés avec clarté qui demeurent très valables pour nos réflexions actuelles à l’heure où beaucoup  disent que la pandémie virale est l’occasion de réformer à frais nouveaux tout ce qui a trait au travail, aux bénéfices qu’il génère, aux règles du commerce mondial, au redéploiement des implantations d’entreprises. Selon certains il faudrait tout « changer » pour qu’après ne soit plus « comme avant » ! .

Très modestement je voudrais en ce billet redire quelques-unes de mes convictions. Le désir de progrès existe aussi légitimement qu’en recherche scientifique dans les domaines de production. Un jardinier qui plante une pomme de terre espère en récolter le plus possible. Va-t-on lui reprocher ce « profit » souhaité ? L’homme qui investit et s’implique dans son travail par son esprit d’initiative et d’entreprise est en droit de bénéficier des résultats. Certes on peut attendre que tous ceux qui ont collaboré reçoivent une part juste en fonction de leur « participation ». Car le propriétaire des outils de production ne peut être seul à en décider. Les travailleurs, contributeurs du fonctionnement de « l‘entité » et de ses résultats, doivent aussi être associés en étant consultés sur sa marche présente et à venir. Cette contribution graduée et différenciée donne le droit à chaque membre de la communauté de travail de se voir gratifier d’une rétribution salariale « ajustée ». Les actionnaires qui ont contribué à la création de l’entreprise artisanale ou industrielle, ou commerciale sont en droit d’attendre de bénéficier des résultats financiers générés grâce au travail et à la vente des produits élaborés dans une proportionnalité raisonnable et variable, publiés ouvertement et clairement.

Je ne comprends ni ne soutiens les slogans qui réclament d’abolir la liberté d’entreprendre et d’envisager la progression des productions et des profits à condition que les bénéfices soient partagés, proportionnellement par tous, selon un accord négocié et signé par l’ensemble du personnel. S’il faut sans doute « réguler » davantage les « diverses » productions de biens de consommation en fonction des besoins, nécessaires et vitaux des « humains », il faut aussi maîtriser le coût des denrées offertes pour que le plus grand nombre puisse y accéder. Il nous faut bannir la recherche du profit maximum comme une finalité en soi ainsi que l’offre qui pousse au gaspillage et au pillage des ressources naturelles. Le souci constant du partage, du commerce équitable et de la consommation raisonnable doit à l’inverse être motif et moteur de tout positionnement productif et social.

Les mots liberté, concertation, négociation, participation, coopération, cogestion, coresponsabilité, contribution et d’autres encore témoignent du même esprit et doivent faire partie de la vie démocratique souhaitable dans les entreprises comme dans les espaces publics. Bien sûr, comment ne pas souhaiter que tous les partenaires concernés acquièrent des moyens de discerner le bien fondé de leur point de vue par des formations au cours de stages sur l’économie, les finances, la gestion des entreprises, l’éthique sociale…

Oui ! Comment ne pas souhaiter qu’ »après » soit mieux qu’ »avant », mais pas n’importe comment !

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