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5 juin 2021

10ème dimanche du temps ordinaire (Année B)

6 juin 2021

Genèse 3 9-15 - Corinthiens 4  3-51  - Marc 3 20-35

Le premier livre de la Bible, la Genèse, nous livre une réflexion approfondie sur la création de l'univers et de toutes les formes de vie sur terre, en particulier celles d'Adam et Eve, précurseurs de l'Humain. Dans le texte que nous avons entendu tout à l’heure, l'auteur explicite la venue du mal par la désobéissance aux lois édictées par Dieu. Il était permis de prendre les fruits de tous les arbres du jardin sauf "un", car il était le symbole du divin. "Aurais-tu mangé de l'arbre dont je t'avais interdit de manger ?" On apprend l'instant d'après que c'est une fausse interprétation volontaire du serpent qui a introduit la tentation de prendre du fruit défendu : "Le serpent m'a trompé et j'ai mangé". Une des premières conséquences, c'est la honte d'être nu, de n'être qu'humain créé : "J’ai pris peur parce que je suis nu et je me suis caché". La peur, le soupçon, la méfiance entament la clarté de la relation et la clairvoyance de la vérité. Le mal, et donc aussi un certain malheur, vont désormais cohabiter avec la transparence et l'harmonie dans l'acceptation de l'altérité et des différences.

Ce scénario de commencement n'est-il pas toujours d'actualité quand l'homme prétend se forger ses propres normes et s’auto-suffire en "bornant" son existence à son espace individuel ? Comme le fait Adam en dénonçant Eve, la pratique du bouc-émissaire qui consiste à désigner des coupables des désordres conjugaux, familiaux, sociaux au lieu d'assumer sa part de responsabilité n'est-elle pas aussi monnaie courante aujourd'hui ? La vérité toute nue n’est-elle pas trop souvent habillée, voir reconstituée et enrobée, parfois détournée, instrumentalisée ?

La page d'évangile en saint Marc relate les combats que mène Jésus contre les forces du mal qui entament la liberté et la créativité de l'homme. Or Jésus identifie l'origine du mal en lui donnant le nom de Satan. En faisant semblant de nier l’existence de ce dernier, ne lui facilite-t-on pas un peu ses œuvres maléfiques, sournoises, tacticiennes ? Satan n'est-il pas le maître des séductions des ego, des tentations d’en faire tous rien qu'à notre guise et dans notre intérêt, de monopoliser toutes les manettes pour être seul maître à bord et si possible de dominer ? Diabolos, le diable en grec, signifie faire exploser, diviser, réduire en miettes, semer la zizanie pour que la discorde devienne la règle dans les relations… Même Jésus est soupçonné d'alliance avec Belzébuth : "C’est par le chef des démons qu'il expulse les démons". En vérité la seule force qui peut les chasser, c’est de demeurer unis et solidaires avec la puissance de l'Esprit Saint. En pleine discussion et même dispute à ce sujet "arrivent sa mère et ses frères" : "Voici que ta mère et tes frères sont là dehors, ils te cherchent". Mais lui leur répond : "Qui est ma mère ? Qui sont mes frères ?" Et parcourant du regard ceux qui étaient assis en cercle autour de lui, il dit : "Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère". Car bien sûr si nous partageons entièrement la vie du monde nous courons les mêmes risques et dangers, les mêmes tentations et illusions. Oui, le mal existe et les analyses et les décisions trompeuses aussi. Il est l’ivraie qui côtoie le bon grain dans le même champ du Monde et de notre propre vie.

Seigneur, quand nos yeux s'ouvrent sur le mal et les malheurs, délivre-nous de la tentation de les fermer et donne-nous le courage et la confiance, avec l'énergie de ton Esprit, de rejoindre celles et ceux, nombreux sur la terre, qui se mobilisent pour édifier cette Terre Nouvelle que tu es venu initier.

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