Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
26 juin 2021

13ème dimanche du temps ordinaire (Année B)

27 juin 2021

Sagesse 1 13-15 2 23-24  - 2ème Corinthiens 8 7-15  - Marc 5 21-43

 

Nous venons d'entendre deux récits de salut qui font ressortir la foi d'un père, Jaïre, et d'une femme éprouvée par la maladie. Regardons de près ces deux scènes. Plutôt que de s'adresser à la foule venue écouter son enseignement, Jésus donne la priorité à la requête de Jaïre, chef de synagogue : "Ma petite fille est à toute extrémité : viens lui imposer les mains pour qu'elle soit sauvée et qu'elle vive". Ainsi Jésus privilégie d'aller guérir une vie menacée. Et la foi suppliante et humble de cet homme compte beaucoup dans la décision de Jésus de faire tout ce qui est en son pouvoir.

Dans les situations difficiles de la vie, maladie, échec, mais aussi menace à l'emploi, baisse du carnet de commandes, la foi traduite en ténacité et en ferme confiance compte beaucoup dans le salut. "Le chirurgien l'a sauvé"... "L'entreprise menacée a été sauvée parce que la communauté de travail unie s'est battue"... "Cette famille en détresse s'est remise debout"…

"Ma fille, ta foi t'a sauvée", dit Jésus à cette femme assurée qu'elle guérirait si elle parvenait à "toucher seulement son manteau"... A l'inverse, un manque de confiance est un frein à l'action bienfaisante du Dieu de vie. Dieu ne peut s'allier qu'avec des gens qui ont la certitude qu'un avenir meilleur est possible. "Toucher le manteau", cela peut paraître dérisoire, et pourtant c'est un lien qui peut sauver. Ce que produit un regard, une visite, un coup de fil, une main tendue…

Mais revenons à la fille de Jaïre dont la rumeur annonce qu'elle est morte. Jésus ne renonce pas. Il dit à Jaïre : "Ne crains pas, crois seulement". Tout un chacun est un jour ou l'autre tenté de baisser les bras, de renoncer, de tirer un trait, de jeter l'éponge. Cette phrase destinée à Jaïre, Jésus se l'applique à lui-même. Sa venue à la maison du père de la jeune fille exprime cette détermination qui l'habite contre tout fatalisme.

En arrivant, Jésus commence par mettre dehors toutes les pleureuses de la mort. Ces gens qui concluent trop vite à l'échec risquent de l'empêcher d'agir avec efficacité. "Pourquoi cette agitation et ces pleurs ? L'enfant n'est pas morte : elle dort". En écartant tous les défaitistes, Jésus nous enseigne la volonté et la détermination dans l'action. En même temps, Jésus garde les proches, Pierre, Jacques et Jean, et aussi le père et la mère de l'enfant, Jaïre et son épouse. Sur ceux-là au moins, sur leur foi et leur confiance, Jésus va pouvoir s'appuyer pour sauver cette enfant. Ne jugeons pas une paroisse au nombre de gens qui la fréquentent, mais à la profondeur de leur foi !

Mais n'est-ce pas la même chose dans la vie ? Pour entreprendre, pour construire, agir, transformer, améliorer, progresser, il faut s'associer, former une équipe, conjuguer les volontés autour d'objectifs. Devant des obstacles et dans des situations critiques, il ne s'agit pas tant de se lamenter, de formuler des regrets en regardant le passé que de tracer un chemin qui ouvre à l'avenir.

"Jésus saisit la main de l'enfant et lui dit : Talitha Koum, ce qui signifie "Je te le dis, jeune fille, lève-toi". Aussitôt, la jeune fille se leva et se mit à marcher." Après une opération, une maladie, on dit d'une malade qu'elle a commencé à se re-lever et à effectuer quelques pas. On dit aussi d'une entreprise qui vient de traverser une zone de turbulence qu'elle commence à "redresser sa situation" et envisage l'avenir avec plus de sérénité. De la crise économique mondiale, on va finir par "se relever".

Ce qui nous est dit, au travers de ces textes d'aujourd'hui, c'est qu'en toute condition et saison de notre existence nous devons entretenir la foi et la confiance. Non pas tant celle que nous produisons par nous-mêmes, mais celle qui nous vient de l'énergie de l'Esprit Saint. A l'image des éoliennes qui ne fonctionnent et ne fournissent de l'électricité que si le vent les fait tourner.

En écho à cette foi à laquelle Jésus appelle souvent les "blessés de la vie" qu'il croise sur les routes, dans les bourgs et les villages de Palestine, comment ne pas se souvenir de la phrase du pape Jean-Paul II "N'ayez pas peur", dont les effets ont été majeurs dans les cœurs ?...

Alors, retenons cette phrase clé de Jésus au chef de la synagogue : "Ne crains pas, crois seulement"...

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité