Merci aux prêtres

Curé de paroisse, vicaire général pendant dix ans, j’ai connu nombre de prêtres, y compris au Nord-Cameroun où j’ai vécu sept ans aux côtés de religieux oblats de Marie Immaculée. Je voudrais les remercier tous par les quelques lignes de ce billet non seulement pour ce qu’ils ont fait, mais plus encore pour ce qu’ils étaient. 

En acceptant de répondre positivement à l’appel entendu et identifié à devenir prêtre, ces hommes ont consenti à donner leur vie aux autres. Ils n’ont pas posé de conditions ni pris d’assurances sur ce qu’ils deviendraient dans un monde soumis aux évolutions et aux bouleversements. En prononçant cette phrase clé « Me voici ! », ils se sont mis avec confiance au service de l’Eglise, elle-même chargée de diffuser le message de vie et d’amour que le Christ lui a confié. Il est impossible de tout dire des capacités et des qualités grâce auxquelles ils ont pu déployer leur « ministère presbytéral ». Je me contenterai de citer quelques exemples de leurs dons aux autres. 

Leur acceptation du célibat n’était pas d’abord un repli ou un renoncement, mais une façon d’être complètement présent à tous et à chacun, et au Christ en premier. En étant consacrés au Christ, ils ne renonçaient nullement à développer leur humanité avec tout ce que cette exigence comporte de « vivre avec » et d’« au milieu », en proximité dans le meilleur et le pire. Ces liens volontairement entretenus avec les couples, les familles, les groupes les plus divers, cet esprit d’accueil, d’écoute, de bienveillance, de compassion et de soutien, cette disponibilité vigilante, définissent la personnalité des prêtres que j’ai pu connaître et les raisons qui me poussent à les remercier. 

Que de réunions d’adultes, d’enfants, de jeunes, ils ont initiées et animées dans le but de partager leur vie et leur foi, leurs peines et leurs joies, leurs projets et leurs échecs, leurs questions et bien sûr leurs convictions. En célébrant et en préparant des sacrements de baptême, de communion, de mariage, de confirmation, de pardon, d’onction des malades, que de réconfort et d’énergie spirituelle ces prêtres ont-ils généreusement distribué ! Que de sens et d’appuis ont-ils pu proposer ! 

Bien sûr j’ai parfois senti chez certains la fatigue qu’éprouve tout travailleur à la fin de sa journée, parfois un découragement devant l’absence de visibilité ou de réponse aux semailles assurées avec cœur et largesse. Il leur fallait alors se référer à Jésus qui lui non plus n’était pas souvent rétribué de gratitude et de reconnaissance tout en étant fort sollicité dans ses actes d’attention, de guérison, de libération et de pardon, car il me faut le redire, le « disciple » ne prendra jamais un autre chemin que celui emprunté par le maître qu’est Jésus. 

Qui veut suivre Jésus doit consentir par avance à porter les croix qui se dresseront devant lui dans son itinéraire. C’est aussi cette capacité à traverser des passages compliqués et pénibles dont j’ai été témoin dans la vie de mes frères prêtres diocésains ou religieux au cours de mon propre parcours.

Merci à eux et aussi à Dieu !