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Les billets du Père Lucien Marguet
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25 mai 2022

Encore Frère Charles de Foucauld…

 

La canonisation par le pape François sur la place Saint-Pierre de Rome, le 15 mai 2022, du Père Charles de Foulcauld m’a réjoui. Elle m’a aussi rappelé le temps où, séminariste, j’étais tenté de rejoindre la grande famille des amis de l’ermite du Hoggar. Son rayonnement spirituel avait gagné les séminaires et faisait souffler un vent évangélique nouveau dans les âmes. Si j’ai répondu à la vocation de prêtre séculier, diocésain, incarné dans le diocèse où je suis né, celui de Reims-Ardennes, les écrits et les choix de vie faits par Charles de Foucauld, frère universel, ont compté jusqu’à maintenant dans mon itinéraire de prêtre diocésain. Je sais ne pas être le seul à avoir ressenti que le fait de canoniser Charles était de la part de l’Eglise une approbation adressée aux chrétiens, aux frères et prêtres qui vivent leur foi en s’inspirant de l’ermite du désert. Je relève en particulier l’association "Jesu Caritas" à laquelle sont affiliés nombre de religieux et de prêtres diocésains. 

Je citerai quelques-uns des aspects de l’itinéraire de Frère Charles qui continuent à nous convertir à l’Evangile de Jésus. Charles s’est dépouillé et installé dans une posture d’humilité et de fragilité en s’abandonnant dans le cœur de Jésus. Il a choisi de s’exposer dans des conditions éprouvantes : le désert de pierre et de sable, au contact d’un peuple qui lui était étranger par sa langue, sa culture, sa religion musulmane, et dans un contexte historique qui faisait de son identité française un possible ennemi. Frère Charles, après une vie de distractions mondaines et dépensières, s’est laissé conduire vers une existence de don total de lui-même offerte à Dieu. Devenu officier de l’armée française à Saumur, éloigné peu à peu de la religion de son enfance et de sa jeunesse, il s’est converti d’esprit et de cœur au Dieu de miséricorde et d’Amour jusqu’à choisir et à assumer une vie qui mettrait ce dernier au centre de ses préoccupations et de ses actions. 

Ses divers séjours en milieu monastique montrent qu’il cherchait le « meilleur endroit » pour cette rencontre avec Dieu et pour réaliser sa vocation qu’il ressentait comme « missionnaire ». Il voulait annoncer l’Evangile aux Touaregs et les convertir à Jésus. Peu à peu, il comprend qu’il lui faut d’abord découvrir ce peuple et prendre le temps de le connaître en profondeur, d’en devenir proche et ami, frère universel. Les trente ans d’incarnation quotidienne de Jésus à Nazareth ont bien sûr beaucoup inspiré la façon dont Charles de Foucauld a envisagé son insertion dans le Sahara. Tout en se vouant à des travaux scientifiques sur l’ethnie touareg, il a expérimenté l’importance du témoignage par la proximité, les contacts réguliers, la porte de l’esprit et du cœur toujours ouverte et accueillante, la fidélité dans la durée du temps qui passe et les difficultés imprévisibles et bien réelles. 

Dans notre société agitée et bruyante, très bavarde, Frère Charles nous invite à la méditation et à la contemplation en silence, à la retenue afin de viser l’Essentiel et durable et même l’Eternel, plutôt que la dispersion et l’usure de soi dans le circonstanciel, le transitoire, le superficiel, l’écume des époques !

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