Dans cette dernière séquence de mon existence, je contemple…

… Les gestes de solidarité, et même de fraternité, de gratuité, au milieu d’un monde tourmenté où le mal semble si souvent dominer, le choix de donner la vie, celui de soigner et de guérir, de créer du travail, d’ajuster et d’ajouter plus de justice et de droits à la société inégalitaire, déséquilibrée, éclatée, asymétrique. 

Tandis que certains amassent et thésaurisent, d’autres gaspillent et pillent, et certains autres manquent cruellement du nécessaire alimentaire et sanitaire pour vivre et honorer leur dignité singulière. Je contemple volontiers les gens au cœur ouvert, tolérant et même bienveillants, qui s’intéressent aux autres, proches et lointains, différents et étrangers à leurs propres modes de vie et de pensée, de convictions, de références pour analyser, discerner et choisir. Les gens autosuffisants et enfermés dans leur tour d’ivoire m’ont toujours paru ridicules parce qu’ils se mettent en situation d’immobilité, car dans l’incapacité de recevoir, de se confronter et donc de « progresser »… 

Je contemple la multitude de personnes prêtes à ouvrir leur porte à des familles en désarroi fuyant la guerre, les catastrophes naturelles, je contemple les volontaires dans les Restaurants du Cœur et autres bénévoles d’associations caritatives locales et internationales. Quelle joie de voir les jeunes générations prendre des responsabilités dans la société et dans l’Eglise afin que l’Evangile d’Espérance et de vie continue d’être annoncé en paroles et en actes, transmis aux enfants et aux jeunes. 

Il est vrai que notre époque n’est pas porteuse que de lumière. Elle est trop souvent encore assombrie par des choix et des pratiques partisanes. Au moment où j’écris ce billet, les médias nous rapportent les soi-disant débats qui se déroulent au Parlement sur la loi sur le pouvoir d’achat en cours d’élaboration. Au lieu de prises de position claires et respectueuses des autres postures, on assiste à une succession d’invectives et de caricatures des vœux exprimés par les adversaires. Quel spectacle affligeant, qui n’est pas de nature à convaincre les abstentionnistes d’aller voter la prochaine fois ! 

On est loin de la définition que donnait Pie XII de la politique comme étant « l’exercice suprême de la charité ». Oui ! Beaucoup de gestes, d’initiatives, de paroles, me réjouissent ! Mais cela ne rend pas aveugle sur les guerres, les égoïsmes, les mensonges, l’hypocrisie, les dérives, les perversions des esprits et des cœurs, la haine, le mal de l’homme contre l’homme. Oui ! Le péché existe dans le monde et dans l’Eglise. Aussi je continue d’implorer le Christ d’envoyer son Esprit dans cette humanité d’aujourd’hui qui a toujours autant besoin d’être libérée et sauvée ! 

Toutefois la « balance », tout compte fait, est plutôt positive. Elle suscite en moi de l’Espérance et de la confiance. Car ce monde à l’allure parfois si torturée et blessée comporte des beautés admirables. Et une phrase prononcée par Jésus comme une promesse inoxydable me rassure : « Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du Monde »…