Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
11 mars 2023

Lors du repas d’adieu…

 

Jésus avait souhaité prendre ce dernier repas avec ses plus proches qui l’ont accompagné partout où il est allé durant ses trois ans de vie publique. Au cours de ce repas, Jésus se lève de table et lave les pieds de ses convives, y compris ceux de Judas. Ce geste concentre en lui-même l’esprit de service et d’amour qui a inspiré tout ce qu’il a été et ce qu’il a fait durant ces années passées au contact de tant de gens différents. 

Durant ce même repas, Jésus prie son Père à haute voix pour lui confier en particulier ceux qui assureront la suite de sa venue, l’avenir de l’Eglise qui va naître. Et surtout Jésus prend du pain sur la table et prononce cette phrase « Prenez et mangez-en tous : ceci est mon corps livré pour vous ». De même il prend la coupe remplie de vin, il rend grâce et la donne à ses disciples en disant : « Prenez et buvez-en tous, car ceci est la coupe de mon sang, le sang de l’Alliance nouvelle et éternelle qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés. Vous ferez ceci en mémoire de moi ». 

Dans ce choix que fait Jésus ce soir-là, avant de se retirer au Mont des Oliviers pour y prier et être arrêté, emmené, jugé et condamné à mort, on peut percevoir un désir de sa part de ne pas laisser ses amis développer en eux des sentiments d’abandon. Aussi Jésus « initie » ce rituel très puissant de ce lien par ce pain qui représente son corps et sa vie donnée. Chaque fois qu’ils feront ainsi mémoire, ils réactualisent ce lien intense à Jésus. Le pain de vie consacré durant chaque eucharistie représente un lien vital, charnel avec Jésus, au point que l’on peut dire que Jésus revitalise, nourrit le croyant qui le reçoit par la communion au Pain de Vie. Ce qui pousse certains chrétiens à être plus sensibles au message de transmission que comporte la communion et peut-être moins à la présence réelle d’un pain de vie qui resterait dans le tabernacle et ne serait pas consommé. 

En effet, si les apôtres n’avaient pas mangé ce pain et bu à la coupe que Jésus leur offrait, la communion - c’est-à-dire ce lien très fort avec Lui et par Lui entre eux -, n’aurait pas fait d’eux des « habités de sa présence ». Si Jésus institue ce geste eucharistique et le discours d’adieu, on peut donc le comprendre comme une façon de demeurer non plus physiquement au milieu d’eux, mais aussi en chacun d’eux. Jésus devient ainsi le lien, le référentiel que chacun est invité à consulter dans la conduite de sa vie. Communier n’est pas une récompense mais un ravitaillement à transformer en vie chrétienne. 

Mais alors, qu’en est-il de l’adoration eucharistique qui consiste à contempler Jésus dans l’hostie sans forcément la consommer ? En réalité, cette pratique développe le désir d’être un avec Jésus dans un esprit de profonde communion. Cela suppose toutefois d’avoir une connaissance réelle de la personnalité de Jésus que nous décrivent les textes bibliques afin d’éviter d’inventer un Christ forgé à l’aune de notre imagination, car ce serait alors sombrer dans ce qu’on a appelé le fétichisme. 

En résumé, dans ce billet j’ai souhaité insister sur la relation que Jésus a voulu pérenniser avec les humains de tout temps qui auraient foi en Lui en instituant le repas pascal et le pain de vie d’éternité associé à sa parole reçue par les Apôtres.

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité