La laïcité, oui mais…

Je me décide ce jour à me prononcer sur ce mot fétiche qu’est la laïcité mise en avant par la République pour son fonctionnement démocratique. Les évènements dramatiques fomentés par le Hamas ont provoqué un tollé général et les prises de position les plus contradictoires. Dans une récente émission de télévision, un avocat connu a prétendu que la source du terrorisme était dans les croyances religieuses. Selon lui, il suffirait d'éradiquer toute religion et de la remplacer par la raison, et le monde irait mieux. Il a cité certains récits de l'Ancien Testament pour s'en moquer en les comparant au Père Noël auquel certains croient encore, comme des balivernes sans réalité objective. Il a souligné que la laïcité telle que pratiquée dans les milieux scolaires était dans ce sens un contre-feu nécessaire contre l'islamisme puisqu'elle entend accompagner les enseignements scientifiques et éviter les  incursions religieuses. 

Devant ces certitudes sur le bien-fondé de la laïcité appliquée strictement, j’avoue mon incrédulité sur sa totale bienfaisance. Aussi je me permets, dans ce billet, de faire modestement part de mes interrogations dérangeantes. J'ai toujours apprécié d'accompagner des enfants et des jeunes, en ayant pour principe qu'ils pouvaient poser toutes leurs questions sans tabou ni interdit. Or si à l'école on peut parler de tout, il est exigé que les sujets de religion et de l'existence ou non de Dieu soient toujours évités. Admettons que cette posture convienne à ceux qui n'y croient pas, mais peut-on imaginer un instant que ce soit a priori une question que les enfants, les adolescents et les jeunes ne se posent jamais ? Et s’ils ont envie de la confier, les adultes sont-ils dans l'obligation de l’éluder ? 

Même sous forme d'hypothèse et de conviction intime et personnelle, l'existence de Dieu, fondateur et ordonnateur de l'univers et du cosmos, doit être prise au sérieux. Parmi toutes les nobles facultés et les besoins vitaux de l’homme, l'aspiration à être en lien avec la transcendance réclame de satisfaire ce défi. L'école catholique, je l'espère, répond à ce qui la qualifie de "libre", c'est-à-dire qu’elle constitue un lieu où tous les questionnements peuvent être accueillis et bien sûr débattus sans préjugés, d'une façon objective et pédagogique ! 

Bien sûr, je me réjouis que les pouvoirs politiques et religieux soient séparés clairement par une altérité définie, puisque le respect de cette posture permet la liberté de conviction et d'expression de chacune des sphères et n'empêche nullement, au contraire, des échanges et des concertations. 

Non à la laïcité qui empêche, oui à la laïcité non restrictive mais bien comprise, à celle qui augmente la liberté de penser de choisir et d’agir !

Comments

[Cathy]

Bonjour mon Père.

Suis je une laïque catholique , est ce une étiquette?

Peut on être Un laïque consacré ?