Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Archives
Newsletter
3 décembre 2008

L'Euthanasie

Avait-elle ou non le droit, cette mère, d'administrer à son fils de 23 ans définitivement crucifié au lit les barbituriques qu'il lui avait plusieurs fois réclamés pour hâter sa mort ?

La loi, en France, interdit l'euthanasie. La morale chrétienne aussi, qui s'appuie sur le commandement de Dieu : "Tu ne tueras pas". Mais, objectent certains, cette loi n'est-elle pas soumise à celle de l'Amour que Jésus a qualifiée d'unique et prioritaire : "Aimer Dieu et aimer son prochain" ? Ainsi cette maman n'a-t-elle pas accompli un geste d'amour en délivrant son fils d'atroces et irréversibles souffrances ?

Faudrait-il donc remettre en cause l'interdit fondamental de l'atteinte à toute vie quand la raison de l'euthanasie est l'amour ? L'attitude actuelle, qui consiste à maintenir l'interdit et la loi tout en étant clément avec les personnes qui les enfreignent pour des raisons humaines objectivement identifiables n'est-elle pas de beaucoup préférable !

En effet, dénaturer un idéal, c'est risquer de faire perdre à tous un repère moral majeur dont les personnes et la société ont besoin pour se situer et progresser. A force de brouiller les cartes du bien et du mal et d'introduire le flou subjectif, il est encore plus compliqué d'y voir clair et de décider. Sans doute faut-il améliorer l'accompagnement de ces gens en détresse qui ont à faire des choix face à des lois qui paraissent humainement impraticables. Mais il ne faut pas remettre en cause les lois qui garantissent l'intégrité d'autrui. Que deviendrait à la longue une société si la liberté, la vérité, le bien, le juste, le respect, n'étaient plus des valeurs protégées par la morale naturelle et celle de l'Evangile, et même par les droits des peuples ?

Certes la conscience de chacun est le dernier recours où se prononcent le choix et la décision de l'acte. Mais qu'adviendrait-il de la vie si rien ni personne, aucune loi ou morale, n'étaient plus là pour guider nos choix ? Ce qui ne nous dispense pas d'ailleurs d'avoir à discerner, exercer notre liberté et assumer nos responsabilités et les conséquences de nos actes.

Publicité
Publicité
Commentaires
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité
Les billets du Père Lucien Marguet
Publicité