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Les billets du Père Lucien Marguet
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22 août 2011

L'Eglise, lieu de relation

 

Souhaitant expliquer l'Eglise, St Paul a pris la comparaison du corps humain. La moindre des cellules contribue à la vie de tout le corps. Il en va ainsi de l'Eglise, Corps du Christ présent dans le monde par les chrétiens. Si toutes les composantes du corps sont en bonne santé, si chaque membre, organe, accomplit son rôle, alors c'est le corps tout entier qui en bénéficie. Dans l'Eglise, chaque croyant, de par son baptême, est relié et allié aux autres croyants par Jésus qui les unit en lui. Chacun(e) a sa vocation et sa mission particulières tout en bénéficiant de celles des autres. On peut dire que c'est une mise en commun permanente.

 Même la cellule la plus modeste, même le croyant le plus effacé dans une communauté chrétienne, la religieuse au crépuscule de sa vie, le petit enfant qui apprend à prier, le chrétien hésitant ou l'adolescent révolté, font partie de ce corps vivant et évolutif qu'est l'Eglise en plein cœur du Monde. L'Eglise est composée d'une multitude de groupes, de communautés, de mouvements divers. La paroisse est une de ces cellules vitales dont l'Eglise est constituée. La marque commune de toutes ces communautés est la capacité d'ouverture, d'accueil, d'écoute, de communication et de relation avec d'autres, d'aptitude à vivre ensemble. Mais cet appel à la relation à l'autre existe déjà dans la vie conjugale et familiale, dans tout effort pour se dépasser et caler sa vie en tenant compte de celle des autres. Aussi, vivre en Eglise c'est accepter d'avance la rencontre des gens divers, éloignés, différents, dont les idées, les choix, les actes pourront parfois me heurter, mais avec qui je ne renoncerai pas à parler, à qui je pourrai apporter et dont j'accepterai aussi de recevoir.

 En comparant ainsi l'Eglise à un corps humain, St Paul témoignait d'une foi chrétienne très axée sur le lien, la relation, l'altérité et l'unité. Aussi nul ne s'étonnera d'un christianisme qui, éclairé par le puissant projecteur de la vie divine dont on apprend par Jésus qu'elle est trinitaire et communautaire, révèle que tout être humain né à l'image du créateur est lui-même appelé à vivre comme Dieu vit en lui-même à un en trois. Ainsi ne serons-nous pas étonnés d'entendre les chrétiens donner la préférence à ce vocabulaire qui invite à s'unir, s'associer, être solidaires, coopérer, s'entraider, aller vers, secourir, aider…

 Cette posture évangélique n'a pas que des conséquences dans l'existence des personnes, mais aussi dans la façon d'envisager les rapports sociaux et les projets de société. Au libéralisme à tout va et sans condition qui conduit à l'individualisme et à l'égoïsme, avec le déchainement des instincts de domination, on préfèrera plutôt des choix qui supposent la discussion, la négociation, la décision par adhésion et non par contrainte violente. Il sera fait appel à la conscience plutôt qu'à l'ignorance. Se dire chrétien écarte toute indifférence et implique que l'on consent à se sentir responsable, fût-ce d'un frère que l'on ne connaît pas.

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