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Les billets du Père Lucien Marguet
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9 mars 2014

Un an déjà !

Comment, localement, perçoit-on le pape François qui a été élu il y a un an à la chaire de saint Pierre pour succéder à Benoît XVI démissionnaire de cette fonction ?

 D'abord, selon mon appréciation personnelle et avec les informations que j'ai, je dirais que ce pape est inclassable. Il n'est ni traditionnel ni progressiste, ni de gauche ni de droite.

 Né dans une famille d'immigrés italiens en Argentine et ayant vécu toute sa vie en proximité des gens pauvres, il ne cesse d'affirmer son choix de s'en tenir proche. Il a choisi de s'installer à Ste-Marthe, lieu d'accueil des évêques du monde entier qui séjournent à Rome. Il célèbre sa messe quotidienne en présence de personnes travaillant au Vatican. Il a choisi de vivre très simplement. Il roule dans une voiture de petite taille. Il est d'un abord toujours souriant et confiant. Il respire la joie et la sérénité intérieure. Il est habité par l'Evangile qui anime complètement sa conduite et inspire ses propos. Il est un pratiquant convaincu de la "rencontre" et du "dialogue". Il le montre aussi bien avec les notables du monde entier qui demandent audience qu'avec les membres des divers services du Vatican dont il a promis de réformer les structures et le fonctionnement pour les rendre plus opérationnels et davantage au service des églises diverses implantées sur toute la terre.

 Il s'est entouré de huit cardinaux choisis dans les cinq continents, auprès de qui il prend conseil avant de prendre des décisions et réformer. Ainsi a-t-il décidé la création d'un secrétariat pour l'économie qui vise à regrouper sous une même direction différents services existants mais dispersés. Il a nommé le Cardinal George Pell, archevêque de Sydney, pour le diriger. Il est en train de mettre en route un synode sur la famille. Pour en préparer les travaux qui seront prochainement menés par les cardinaux, le pape François a interrogé tous les diocèses du monde entier. Cela montre son désir d'associer au maximum les chrétiens situés en des cultures et des traditions différentes, mais tous "intéressés" par la vie familiale, lieu et lien vital de toute société.

 L'Eglise n'a pas seulement mission de prendre position face aux évolutions des sociétés, elle a mieux à faire en contribuant à la promotion de la famille, de la dignité, de la liberté, de la fraternité humaines. La source de son inspiration est l'Evangile de vie, coûte que coûte, sur les divers plans de l'éthique économique, sociale, et dans le domaine de la bioéthique. Le pape François se place dans une perspective positive et constructive. Il ne surplombe pas pour juger, critiquer, il rejoint les personnes, les accueille, les écoute et s'efforce de les aimer en leur parlant librement un langage de vérité, sans faiblesse ni démagogie. Mais, dans le même temps, François ne manque aucune occasion de témoigner en paroles et en actes de la permanente miséricorde de Dieu tout-puissant d'Amour.

 Le pape François entretient un réseau de relations dans quasiment tous les Etats du globe par les nonciatures, "ambassades du petit Etat du Vatican". Il entend jouer de son influence personnelle et des Eglises locales pour le service de la paix civile et entre nations. Alors que la Syrie, qui subit une guerre très meurtrière et sans fin,  était menacée de frappes destructrices de ses stocks d'armes chimiques, le pape François a proposé une journée mondiale de jeûne et de prière pour que s'instaurent des pourparlers et que la France et les Etats-Unis renoncent à "punir" par les armes le régime en place en Syrie.

 Tout en étant reconnu par le magazine Time "l'homme le plus célèbre de l'année", le pape François ne cherche nullement à se mettre en avant de la scène internationale. Dans son humilité, il n'a que le désir d'être serviteur de l'humain en communion avec tous les disciples de Jésus de toutes confessions religieuses. Pour la Journée Mondiale de la Paix du 1er janvier 2014, il a écrit : "Je vous donne un commandement nouveau, c'est de vous aimer les uns les autres (Jn 13, 34-35). C'est une bonne nouvelle qui réclame de chacun un pas de plus, un exercice persistant d'empathie, d'écoute de la souffrance et de l'espérance de l'autre, y compris de celui qui est plus loin de moi, en s'engageant sur le chemin exigeant de l'amour qui sait donner et se dépenser gratuitement pour le bien de tout frère et de toute sœur… Le service est l'âme de cette fraternité qui construit la paix."

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