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Les billets du Père Lucien Marguet
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23 septembre 2017

La foi d'Abraham

Genèse 12, 13, 14

En lui demandant de quitter son pays, ses terres qui l'ont vu naître et fait vivre, de partir pour une autre région inconnue de lui, Yahvé demande à Abraham de consentir à être déraciné et transplanté, de renoncer, à son âge avancé, à une forme de vie et à recevoir les conditions d'un autre que lui. Abraham exprime sa foi qui est réponse positive à un appel à renoncer à tout comprendre et à mesurer les chances, sans détenir les preuves de la réussite !

La posture de celui que l'on appelle désormais le Père des croyants dépeint dans ses pensées, ses paroles et ses actes ce qu'est la foi en Dieu. En acceptant d'interrompre ses attaches, ses us et coutumes, ses liens avec ce qu'il connaissait et de bien des façons maîtrisait, Abraham accepte de se tourner autrement vers l'avenir et s'en remet à la promesse de prendre possession d'une terre et d'être l'origine d'une grande famille alors qu'à son âge avancé il n'a toujours pas d'enfants. "Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai". Si Dieu propose à Abraham de lui obéir en se déssaisissant, il lui fait aussi le serment de "bénir ceux qui te béniront et de maudire ceux qui te maudiront". Cela s'appelle l'alliance pour le meilleur et pour le pire. La foi en Dieu est une réciprocité, une mutualisation entre Dieu et le croyant.

Abraham part avec Sara et Lot aussi, fils de son frère, avec les biens qu'ils possèdent et les serviteurs qu'ils ont acquis. De sédentaires, ils deviennent migrants, donc à la merci des peuples traversés qui les accueilleront ou qui, se méfiant d'eux, leur interdiront de s'arrêter chez eux. Au cours de son déplacement, Abraham prie Dieu en dressant un autel "et il invoqua le nom de l'Eternel". Menacé par la famine, Abraham se réfugie dans l'Egypte fertile. Sara, belle femme, est prise pour épouse par Pharaon. Les voilà de nouveau riches de biens matériels et de troupeaux. Ils continuent alors leur recherche des pays promis par Dieu à travers de nombreux déboires et la rencontre de peuplades hostiles et belliqueuses. Comment ne pas remarquer la longue durée de cette errance avant de percevoir la réalité de la promesse ? N'est-ce pas aussi la foi qui fait confiance avant qu'on n'en vienne à voir réellement ?

Outre l'espace d'une transplantation, l'absence de descendance directe hante Abraham : "L'Eternel lui dit encore : 'Je suis l'Eternel qui t'ai fait sortir d'Ur en Chaldée pour te donner pour te donner en possession ce pays'…" "Après l'avoir conduit dehors, Yahvé dit : 'Regarde vers le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter'. Et il lui dit : 'telle sera ta postérité'. En ces jours-là, l'Eternel fit alliance avec Abram et dit : 'Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d'Egypte jusqu'au grand fleuve, le fleuve d'Euphrate".

Nous vivons dans une société mobile, mouvante et même mouvementée, changeante, dans laquelle tout le monde est appelé un jour ou l'autre à quitter, partir pour une autre situation. Alors qu'il y a eu des époques protectrices qui poussaient à s'insérer et s'enraciner, à fleurir là où on était planté, on se retrouve souvent aujourd'hui sur les routes à migrer vers des lieux et des temps à découvrir et expérimenter, comme Abraham et ses proches.

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