Noël

Noël

Célébrer Noël, la naissance de Jésus fils de Marie et Joseph en Palestine, c’est bien sûr se souvenir, faire mémoire de cet homme bon, généreux, très humain, en qui les chrétiens reconnaissent aussi Dieu lui-même venu sur terre pour que la façon dont il a vécu devienne un modèle à suivre.

Durant 33 ans d’existence terrestre, Jésus s’est « expliqué » sur sa propre identité. A Philippe, l’un de ses proches qui lui demandait : « Montre-nous le Père et cela nous suffit », Jésus a répondu « Qui me voit voit le Père ». Il dira aussi : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ». De fait la référence essentielle pour un chrétien, son logiciel, lorsqu’en conscience il réfléchit en son for intérieur, lorsqu’il prend une décision, assume une responsabilité, assume un point de vue, s’inscrit pour un engagement, pour celui qui tient à être disciple de Jésus en s’efforçant de se comporter comme lui, Noël n’est pas qu’un souvenir joyeux de la naissance de Jésus, c’est bien plus encore se laisser guider et influencer par l’Esprit qu’il a introduit et proposé comme une manière préférable et praticable en tout lieu et toute circonstance de la vie humaine.

Noël c’est recevoir, écouter, chercher l’inspiration en Jésus qui continue à vivre parmi nous. Aussi, pour profiter vraiment de Noël, cherchons à comprendre ce qu’avec son éclairage évangélique quels messages comportent ces événements, ces bouleversements du monde dans lequel nous vivons. En guérissant beaucoup de malades, de toute nature - y compris atteintes mentales -, de tout âge, de toute condition sociale et de toute origine culturelle, Jésus se situe tout le temps du côté de la vie. La vie humaine et sacrée en sa dignité. Celle que l’on protège. Celle pour laquelle il faut mener des combats. Mais aussi la vie morale qui permet de se diriger et d’avancer avec précaution, sans excès, avec sagesse et pondération, patience et confiance.

Avec force et violence, parfois destructrice, nous avons entendu ces jours-ci tant de souffrances, de solitudes, de mépris, d’humiliations… La liste s’est peu à peu allongée d’aspirations à mieux vivre avec des moyens ajustés, mais aussi à renforcer les liens sociaux, à parer aux blessures familiales. Ce désir profondément ancré en tout être humain d’être reconnu, respecté, d’avoir un lieu de vie, des moyens et des raisons de vivre, ne le retrouve-t-on pas aussi à l’autre bout de la terre dans ces peuples démunis de tout, rêvant d’un avenir meilleur pour eux et leurs enfants, déçus par la cupidité, l’orgueil, le mépris, les disparités actuelles et redoutées pour demain ?

Noël est une fête familiale dans le monde entier. Mais elle est surtout un appel à l’embauche pour aimer ce monde au point de contribuer à le changer et à l’améliorer. Or il faut commencer par l’apaiser, en évacuer toute violence, verbale, physique, psychologique. Il faut rendre à chacun(e) la liberté de conscience et de discernement, cette capacité personnelle trop souvent captive et enfermée, conditionnée par des courants et mouvements d’idées et d’intérêts. Il faut remettre l’humain au centre de toutes nos préoccupations et de nos ambitions et mobilisations. Ne plus batailler chacun pour soi, mais les uns pour les autres.

Jésus ne peut nous rendre plus libres, plus forts, face aux difficultés de la vie, face à la mort, il ne peut nous sauver en nous proposant le chemin le plus humain et le plus sûr et ascendant, sans notre participation volontaire et active ! Nos désirs de bon, de bien, de beau, notre faim et notre soif de vérité, de sincérité, de liberté, de responsabilité, en un mot de bonheur, ne seront jamais comblés sans notre accord, sans notre adhésion, sans notre oui ! Comme celui de Marie et de Joseph.