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Les billets du Père Lucien Marguet
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24 mars 2020

Tous invités à promouvoir un vivre ensemble démocratique

 

La démocratie, le gouvernement du peuple par lui-même doit se doter d’une constitution et d’un code civil, de lois et de droits qui s’imposent à tous les citoyens. Il est interdit à chacun de s’inventer ses propres lois, et chacun doit se soumettre à celles qui sont votées et publiées, connues de tous. Ainsi pourra-t-on parler d’égalité devant les lois et devant les infractions parfois commises. Pour qu’une démocratie fonctionne bien, il faut donc un encadrement judiciaire clair et solide, distinct des pouvoirs politique, économique, religieux et financier. Car l’impartialité et la liberté des « chargés de veiller » sur le respect des lois sont requises, de la même façon que tout procureur ou juge se doit d’être juste lorsqu’il a à se prononcer sur des infractions avérées.

Mais une société qui se réclame de la démocratie ne doit pas seulement sanctionner et réprimer, elle doit d’abord être éducatrice de ses citoyens. L’école est souvent citée comme le lieu privilégié de l’éducation civique et morale, du premier apprentissage du vivre ensemble et de la découverte parfois bouleversante mais enrichissante des différences, en un mot de la confrontation à l’altérité. Nous sommes tous égaux en dignité, mais pas semblables. Nous sommes bien différents de bien des façons !

De la découverte de cette diversité et de cette pluralité peuvent naître un goût pour le rejet de l’autre, la tentation de jalousie, de rivalité, jusqu’au projet de le faire taire, de le dominer, de l’anéantir par des paroles ou des attitudes violentes. A l’inverse, ces différences perçues chez les autres peuvent être regardées comme des richesses humaines versées au bénéfice de la communauté démocratique, qui doit sa solidité aux apports des citoyens qui en sont membres. Chacun(e) peut apporter sa pierre à l’édifice démocratique par ses engagements personnels : dans les domaines professionnels, associatifs, familiaux, ecclésiaux, syndicaux, artistiques, sportifs et bien sûr politiques… Cette coopération requiert un esprit participatif, positif, inclusif (n’écartant ni n’oubliant personne), bienveillant et par-dessus tout respectueux… bref, démocratique !

Le système démocratique, nous l’avons hérité de la Grèce antique qui l’avait adopté non sans avoir parfois à le rectifier lorsque les chefs guerriers, par exemple, en venaient à s’attribuer le droit de diriger leur pays comme ils commandaient leurs troupes dans les combats guerriers ! Deux grandes tentations menacent en permanence les démocraties : l’anarchie, qui discrédite toute règle commune et encourage le chacun par soi même et pour soi, et le système dictatorial dans lequel chaque citoyen n’a pour droit que la soumission servile à une hiérarchie pyramidale ayant à sa tête un chef suprême incontestable.

Tout en séparant bien le monde séculier et l’espace religieux, je pense avec beaucoup que la démocratie reste le système le meilleur, dans lequel la personne humaine, son identité, sa liberté, son épanouissement et la communauté de vie à laquelle elle adhère et appartient peuvent se conjuguer et s’enrichir, se soutenir mutuellement. Mais vivre en démocratie s’apprend !

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