Le virus « Corona » et la foi

Il est tellement minuscule que seul un microscope géant peut témoigner de son existence réelle. Il est tellement généreux et puissant que, démultiplié et diffusé aux quatre coins de la terre, il demeure partout virulent et contagieux. Mieux que la meilleure des mères qui se coupe en quatre pour donner autant d’amour à chacun de ses enfants, le virus Codvid-19 ne perd rien de son énergie en se diffusant. Il n’est en rien raciste ni ostraciste, pas même nationaliste.

Dès son apparition, il est devenu un danger pour tout être humain du monde entier. Tous les porteurs de ce virus, le sachant ou non, étaient de potentiels vecteurs et transmetteurs de la maladie qu’il répand avec violence. La personne atteinte ne présente pas forcément tous les signes pathologiques. Ce virus se dissimule et cherche à nuire à des sujets déjà affaiblis par d’autres maux chroniques. Il emprunte tout véhicule pour se répandre, même un « postillon » humide et volatile lui suffit. Il est modeste et accomplit son œuvre maléfique sans bruit. Ce virus est un modèle d’humilité et d’efficacité !

Il vient de très loin et s’adapte à chacun, incognito. Or ce caractère invisible, universel et très invasif déclenche en nous des peurs de le contracter sans avoir les moyens de le contrôler ni de le maîtriser. Nous avons tellement acquis l’idée que les sciences médicales d’aujourd’hui détiennent les remèdes pour prévenir et guérir que nous sommes désemparés d’entendre les chercheurs nous confier qu’en raison de son émergence récente, le Covid-19 fait l’objet de la recherche des laboratoires du monde avec le projet de créer des médicaments pour enrayer les dégâts de santé provoqués par sa présence, tandis qu’un vaccin pour empêcher sa venue est partout ardemment cherché.

La communauté scientifique internationale se concerte et se fait part régulièrement et solidairement des avancées de la connaissance de cet intrus totalement indésirable et redouté que certains ont qualifié « d’étranger ». Ainsi, pour combattre cet ennemi, l’entente entre chercheurs et soignants du monde entier est-elle une réponse réjouissante à ce virus que n’arrête aucune frontière, ni géographique ni politique, ni culturelle ni religieuse. Il serait navrant pour des savants de garder pour eux et leur seul pays des résultats qui concernent la vie et la survie de tous !

M’en voudrez-vous de comparer la foi en Jésus-Christ à ce virus dont elle est entièrement l’inverse ? La foi, certes est contagieuse, mais elle ne s’introduit et ne s’installe qu’avec l’accord et l’adhésion de la personne. La foi conduit vers plus de vie et d’énergie créatrice, le virus vient chambouler, détruire, jusqu’à parfois anéantir. Cette épidémie devenue pandémie exige de chacun l’éloignement de toute autre personne, d’éviter toute rencontre, en un mot de se protéger des « autres ». L’Evangile, lui, invite à créer des liens de reconnaissance, à se rassembler en communauté, à secourir et se rendre proche jusqu’à communier à l’humanité de l’étranger en qui l’on découvre un frère.

Le contrejour de l’image du virus s’arrête là, sauf que pour propager l’Evangile de vérité, de vie et d’Amour, il faut aussi des transporteurs et des témoins, tous libres et volontaires ! L’Eglise du Christ appelle et embauche des vignerons nombreux pour travailler dans le champ de Dieu.

 J’écris ce billet au moment où les plus hautes autorités de l’Etat et de la communauté médicale demandent au pays de se confiner pour éviter la propagation du virus, paralysant toute activité économique et interrompant tous les liens sociaux.