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Les billets du Père Lucien Marguet
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19 septembre 2020

Pourquoi respecter les « gestes barrières »

 

L’épidémie de coronavirus génère de nombreux dégâts car non seulement elle affecte les organismes des gens qu’elle atteint, mais elle peut aussi perturber leur esprit et fragiliser leur faculté de jugement et de discernement, « chambouler » leurs relations sociales voire familiales. Obéir aux mesures de distanciation exigées par les autorités civiles sur la recommandation des acteurs de santé apparait à certaines personnes comme une intrusion inacceptable dans l’espace de liberté que détient chacun(e). A cette attitude de résistance, on peut répondre que chaque citoyen n’est pas seulement responsable de sa propre santé, mais aussi de celle des autres, avec cette menace permanente d’être potentiellement contagieux et donc de risquer, sans en avoir conscience, de transmettre le virus aux autres.

Si ces gens se disent « rebelles » aux consignes en invoquant le droit à la liberté, alors je les invite à ouvrir leurs yeux et leur cœur aux droits qu’ont les autres à conserver leur santé. Un chrétien est aussi un citoyen : en obéissant à ces règles sanitaires avec correction, on témoigne dans le même temps du respect et même de l’amour du prochain.

A propos de la communion dans la main et non dans la bouche pour les fidèles qui avaient conservé cette habitude parce que cette façon de recevoir Jésus leur paraissait plus convenable et plus religieuse, je voudrais d’abord évoquer le danger de diffusion virale par la main du prêtre qui peut toucher malencontreusement la salive. On peut comprendre la demande de nos évêques que soit déposée l’hostie dans la paume de la main. Cette façon ne correspond-elle d’ailleurs pas au geste qu’a fait Jésus lors du dernier repas pascal, quelques heures avant d’être jugé et crucifié ? « Prenez et mangez, ceci est mon Corps, livré pour vous… » Jésus a donné et les apôtres ont reçu. La grandeur sacrée de la communion me semble être entièrement respectée en recevant l’hostie dans la main et exprimer au mieux qu’il s’agit d’un don de vie divine.

L’on peut s’interroger sur ce qui est le plus digne d’accueillir et de toucher Jésus dans le corps humain ! N’est-ce pas le cœur ouvert, l’âme ? Dont la main est servante associée ? Ne doit-on pas aussi considérer que toute la personne en tous ses membres et ses organes revêt une dignité transcendante que lui confère Dieu qui l’a voulu ainsi ? Pourquoi la langue serait-elle plus respectueuse que la main ? La main qui travaille, écrit, fabrique, façonne, sculpte, caresse, console, rompt le pain pour le partager… N’est-elle pas au service de la personne et des autres ? Songez à la main divine créant l’univers et l’homme que Michel Ange a si bien représentée dans les fresques qu’il a peintes d’une façon si magistrale et significative sur la voûte de la Chapelle Sixtine du Vatican.

Aussi efforçons-nous de conjoindre nos comportements citoyens et nos valeurs de références chrétiennes inspirées des évangiles. Non seulement il n’y a pas d’opposition dans les cas que ce billet vient d’évoquer, mais au contraire notre foi est une source d’inspiration et d’énergie pour les vivre en profondeur. Mon prochain, mon voisin, sont bien plus que de simples citoyens, ils sont aussi des « frères » et des « sœurs » à protéger et à aimer !

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