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Les billets du Père Lucien Marguet
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19 septembre 2020

25ème Dimanche du temps ordinaire (Année A)

 

20 septembre 2020

Isaïe 55 6-9 - Philippiens 1 20c.24-27a  - Matthieu 20 1-16a

 

Matthieu écrit pour les communautés chrétiennes qui, du fait de leur origine juive, avaient tendance à s'arroger des droits prioritaires sur tout le monde au Royaume des cieux. Comme si le fait d'appartenir à la lignée de David leur donnait une avance et des mérites auprès de Dieu. Par cette parabole, Matthieu montre qu'à la différence de la justice sociale selon laquelle le salaire est calculé en fonction des heures de travail, le Royaume des cieux est autant ouvert aux convertis de fraîche date qu'aux descendants du Peuple hébreu. Comme ce maître qui embauche à toute heure et tout le monde, l'Eglise est ouverte à tous, à tout moment. Les derniers entrés ne sont pas moins bien vus que ceux déjà présents depuis longtemps.

Dieu, sans être injuste, considère et aime avec équité les nouveaux comme les anciens. Pas question de mérites acquis qui dicteraient à Dieu un comportement favorisant les uns par rapport à d'autres. L'Amour de Dieu est gratuit, inconditionnel et universel. Dans cette parabole, le maître est juste. Aucun ouvrier n'est lésé selon le contrat passé au moment de l'embauche.

Pourquoi cette parabole ? Pour Jésus, raconter cette parabole était une façon d'ouvrir le coeur de ses disciples juifs aux Samaritains, aux païens, et de les préparer à devenir des Pasteurs qui ne s'occuperaient pas seulement de leurs semblables. En même temps, Jésus avertissait ses proches que le fait d'avoir été les premiers à le suivre ne leur donnait aucun privilège sur ceux qui le rejoindraient en cours de route.

Jésus leur promettait pourtant aussi qu'ils passeraient avant les chefs religieux juifs. C'était aussi pour Jésus une façon de bâtir, dès sa fondation, une Eglise décidément ouverte à tous. Débordant les limites du Peuple dans lequel lui-même avait habité le monde. Si Jésus est venu de Dieu par un Peuple, il est devenu le sauveur de tous les peuples.

Dans la mentalité commune, l'équité est souvent confondue avec l'équivalence. Tous les parents s'efforcent d'aimer leurs enfants avec autant de force. Mais tous savent bien que selon leur âge, leurs besoins et les circonstances de la vie, il leur faudra signifier leur amour de façon spécifique et particulière à chacun de leurs enfants. Ces différences dans la relation ne seront pas une forme d'injustice, au contraire elles seront le fruit de la richesse de l'amour.

Tout le monde connaît la parabole du fils prodigue qui dilapide son héritage. A son retour à la maison familiale, le Père l'accueille et le fête. Et le frère aîné docile et fidèle s'en montre jaloux. Pourquoi lui n'a-t-il pas la préférence de son Père puisqu'il est resté près de lui ? Or le Père, c'est Dieu. Dieu devrait-il nous aimer à la mesure de nos mérites et nous délaisser en fonction de nos abandons ?

Il semble que la parabole des ouvriers de la dernière heure veuille nous donner une image de Dieu qui n'est pas celle d'un comptable relevant des raisons positives ou négatives de se comporter en Père ou pas à notre égard. En fait, Dieu de la parabole de l'enfant prodigue ne cesse jamais d'être Père de ce fils. Quand bien même ce fils s'est fort éloigné de lui et s'est montré indigne. Dieu d'Amour est pour nous ce qu'est le soleil pour les plants de tournesol : si nous tournons notre vie vers lui, il nous fait fleurir et porter du fruit.

"Allez, vous aussi, à ma vigne". Cette parole de Jésus a une résonance permanente. Elle nous est adressée. Quels que soient l'âge et le moment de notre conversion. Quels que soient la saison et l'état de notre existence humaine.

"Cherchez le Seigneur tant qu'il se laisse trouver. Invoquez-le tant qu'il est proche", nous disait Isaïe dans la 1ère lecture. Mais cela demande la conversion de notre coeur : "Que le méchant abandonne son chemin et l'homme pervers ses pensées ! Qu'il revienne vers le Seigneur qui aura pitié de lui, vers notre Dieu qui est riche en pardon." Cela demande de changer nos mentalités. "Car, dit Dieu, mes pensées ne sont pas vos pensées et mes chemins ne sont pas vos chemins. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes chemins sont élevés au-dessus des vôtres, et mes pensées au-dessus de vos pensées."

"La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour toutes ses oeuvres : tous acclameront sa justice". Alleluia !

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