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Les billets du Père Lucien Marguet
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18 octobre 2020

Légal et moral, possible et pratiqué…

 

Ce n’est pas parce qu’un choix est reconnu légal qu’il est moral en soi ! Pratiquer l’interruption volontaire de grossesse est légal en France jusqu’à 16 semaines dans l’utérus de la mère. Cela ne signifie pas que c’est un geste anodin et banalisé, moralement fondé. L’avortement est un geste grave, qui doit demeurer exceptionnel, comme l’avait déclaré en son temps Mme Simone Weil qui avait fait adopter une loi le rendant légal.

Aujourd’hui en France, 200 000 femmes y recourent chaque année. Et ce chiffre tend à augmenter, en particulier chez les plus jeunes. Mais ce qui est envisageable est-il profitable ? Car si aux femmes enceintes il est reconnu le droit de recourir aux services médicaux pour avorter, l’enfant conçu et à naître, qui suce déjà son pouce, possède un crâne ossifié, développe une relation interactive avec sa mère et le monde extérieur, ne peut-il pas prétendre au droit d’accéder à une existence autonome et personnelle ?

Dans une époque où sévit une pandémie virale qui nous oblige à protéger notre santé et celle des autres en adoptant des mesures de distanciation physique appropriées, nous sommes plus que d’habitude appelés à reconnaître que nous devons aussi faire place aux autres auxquels nous sommes liés et associés. Un enfant à naître est entièrement dépendant de sa maman et une expulsion violente, en plein élan de son évolution, peut apparaître à beaucoup d’entre nous, avouons-le, comme révoltante et insultante à notre nature humaine !

Alors que l’on recommande avec raison de prendre collectivement mille précautions pour lutter contre la Covid et sauvegarder la vie, tout spécialement celle des gens âgés et des malades fragilisés par plusieurs pathologies, alors que l’on demande avec force aux soignants d’énormes efforts et un courage persévérant pour soigner les victimes de la pandémie, aux chercheurs de trouver un vaccin efficace capable d’éradiquer la diffusion mondiale du virus, voilà que l’on voit un parlement se diviser et s’écharper à propos d’une loi qui donnera à toutes les femmes le droit d’avorter jusqu’à la seizième semaine de l’enfant à naître !

Etrange société pleine de contradictions et de paradoxes qui prend la défense des lieux humides et des grenouilles, des animaux sauvages et des abeilles, mais qui refoule les migrants à la recherche d’un endroit plus favorables à leur existence et consent par avance à la mort programmée de bébés innocents… Cette même société s’apprête dans le même temps à se doter de voies légales pour que soient possibles des naissances d’enfants issus de géniteurs qui n’assureront jamais leur belle et nécessaire mission de pères. Certains me rétorqueront qu’il existe déjà tant de parents qui assument si peu ou si mal leur rôle de tuteurs, d’éducateurs, paternel et maternel, et laissent même dès leur plus jeune âge leurs enfants grandir seuls !

C’est vrai ! Mais constater que parfois la société, dans ses évolutions souvent rapides et désorientées, génère ses propres erreurs et dérèglements n’autorise pas à approuver une société qui se dote de lois dont le but est d’interrompre, violemment, la vie, en toute impunité, en dehors de tout principe moral.

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