2ème dimanche de l'Avent (Année C)

5 décembre 2021

Baruc 5 ^1-9 - Philippiens 1 ^4-11 - Luc 3 ^1-6

Jérémie reçoit l'appel de Dieu en 628 avant J.C. A 18 ans, il était timide : "Je ne sais pas parler". Il est d'une grande sensibilité. Il aime son Peuple. Il ressent profondément les malheurs et les épreuves. Il connaîtra la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor (586 avant J.C.), la destruction du Temple, les déportations à Babylone.

Le peuple hébreu est en exil à Babylone. Baruc, secrétaire de Jérémie, est en lien avec les petites communautés dispersées et celle demeurée à Jérusalem qu'il encourage à espérer... Les Hébreux ne voient pas le bout de leur peine. Ils ont un fort besoin d'Espérance : "Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère...Tu les avais vus partir à pied, emmenés par les ennemis, et Dieu te les ramène, portés en triomphe...". Et suit l'énumération de grands travaux que Yahvé doit entreprendre pour restaurer le Peuple hébreu sur sa terre dans la justice. Mais c'est une rude tâche "d'abaisser les montagnes" de la bêtise, de la méchanceté, de l'indifférence... et "de combler les vallées" de l'hypocrisie, de la trahison, des coups bas...

Paul écrit cette lettre à l'église de Philippes, ville cosmopolite du Nord-Est de la Grèce, et première ville d'Europe à recevoir l'Evangile, alors qu'il est en prison à Ephèse (en 56-57). Paul, accompagné sans doute de Luc, puisque les Actes des Apôtres dont il est l'auteur racontent cette fondation de la communauté de Philippes. Paul aimait cette église de Philippes : "Frères, chaque fois que je prie pour vous tous, c'est toujours avec joie, à cause de ce que vous avez fait pour l'Evangile en communion avec moi depuis le premier jour jusqu'à maintenant." C'est dans la tendresse qu'il exhorte à progresser sur les chemins de la conversion. Quand il écrit cette lettre, Paul est donc en prison. Mais il se sait en compagnie du Christ. Sa joie transparaît.

Quant à l'Evangile que nous venons d'entendre à l'instant, il nous présente la prédication de Jean-Baptiste en la situant dans l'histoire. A l'époque de Jean, divers mouvements religieux se caractérisaient par une pratique parfois quotidienne de bains et d'ablutions en vue de la purification des impuretés, ce qui constituait une pratique plus rituelle qu'hygiénique. Le baptême de Jean, annonçant la pratique chrétienne, s'en distingue. Il est offert à tous et n'est reçu qu'une fois, comme ultime préparation au jugement de la fin des temps. La plongée dans les eaux du Jourdain signifiait et consacrait la conversion, la transformation de cœur et d'esprit.

Ne rêvons pas d'un monde déjà et définitivement aplani. D'un chemin tout tracé, sans erreurs, sans tentations, sans égarements possibles. Jésus est un chemin. Un guide. Un compagnon de route. Mais il ne marche pas à notre place. Il nous soutient. Nous entre-tient. L'Eglise ne vit pas davantage dans un monde sans remous ni aspérités, ni secousses. Mais elle vit de la promesse du jour où la Justice et la Paix, la vie et l'Amour l'emporteront. Aux heures les plus sombres de notre vie, l'Espérance nous dit qu'il y a un chemin vers Dieu et que Jésus déjà a parcouru ce chemin : "Tout homme verra le salut de Dieu", affirme Jean-Baptiste. Voir le salut de Dieu, c'est sans nul doute entrer un jour dans la salle du festin éternel, mais ce salut est déjà aujourd'hui. En effet, découvrir la présence en nous du divin, lire notre actualité comme la patiente victoire du bien, espérer en nos proches malgré les apparences, n'est-ce pas déjà voir le salut de Dieu ?

Quel message nous transmettent les textes d'aujourd'hui ? Qu'il faut vivre toujours dans l'Espérance quoi qu'il puisse arriver dans notre vie. Une Espérance qui transforme notre regard, nous évite des paroles pessimistes, décourageantes, ténébreuses, et nous fait préférer des paroles sereines, rassurantes, confiantes et encourageantes, qui donnent la sérénité, la Paix et même la Joie.