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16 décembre 2019

« Pardonnez jusqu’à 70 fois 7 fois »…

« Pardonnez jusqu’à 70 fois 7 fois »…

 

Dans une vie de couple, il peut y avoir tant d’occasions de se faire pardonner pour des erreurs, des fautes, dont la gravité est certes variable. Il y a aussi tant de sollicitations à accorder son pardon à « l’autre ». Ainsi, dans une vie de couple, faut-il prendre l’habitude de pardonner ? Existe-t-il des préalables et des conditions au pardon ? Toutes les fautes et tous les aveux doivent-ils se conclure par une « absolution », un solde de tout compte, ou bien y a-t-il dans une vie conjugale des paroles, des actes, des fautes « impardonnables » ?

Il faut tout d’abord admettre qu’aucun des deux n’est la propriété de l’autre. Un homme, une femme, dans une vie à deux demeure libre et responsable de ses choix, de ses paroles, de ses actes et de sa conduite. En son âme et conscience chacun peut déroger à ses engagements de respect envers l’autre et le blesser, le trahir, le tromper, salir sa réputation, mal parler de lui ou carrément l’offenser physiquement ou moralement…

On introduira là deux interrogations : avait-il l’intention de nuire, ou ses paroles et ses gestes ont-ils dépassé sa pensée ? Comment la victime a-t-elle reçu ce méfait, comme un aveu de faiblesse de le part de son agresseur, une forme de très regrettable maladresse ou un message réclamant violemment une distance, un éloignement ou peut-être un début de « rupture » ?

Il s’agit donc là de distinguer le poids des circonstances sur la survenue des faits reprochés et les responsabilités attribuées à la personne dans leur provocation ! Qui s’est rendu coupable a peut-être été débordé par son ressentiment, ses frustrations du moment, ses peurs, des faiblesses dans son caractère, la précipitation et l’enchaînement qui ont pu l’entraîner à dire des paroles blessantes, à prononcer des menaces regrettables. De fait, il plaide le pardon au vu des circonstances atténuantes dont il ne se sent pas comptable !

Selon les confidences des couples lorsqu’ils en viennent à évoquer la pratique du pardon dans leur vie conjugale, ils se voient tout pardonner, parfois avec réticence ou l’exigence d’un délai d’attente, mais jamais cependant ils ne se verraient pardonner le délit d’adultère. Car cet acte cumule tous les travers des fautes graves et blessantes contre le lien d’amour qui les a décidés à se choisir et s’engager l’un envers l’autre et eux deux vis-à-vis des enfants à qui ils ont donné la vie, par Amour. Dans l’adultère, en effet, il y a les réalités de la trahison, du mensonge, de la dissimulation, de l’égoïsme. L’être « trompé » voit sa relation à l’autre parasitée, sa confiance s’affaisser, ses soupçons se multiplier et s’insinuer dans tous les mécanismes de sa communication.

Mais là encore, avant une conclusion trop hâtive n’est-il pas indispensable de se poser pour essayer de comprendre la situation dans laquelle le couple se retrouve coincé et piégé par le comportement de l’un ? Ce dérapage vient-il de loin dans l’histoire du couple ou n’est-il qu’un épisode superficiel dans la relation ? L’amour éprouvé du couple au cours de nombreuses années de vie commune, qui a pris des décisions, fait des projets et les a mis en œuvre, ne serait-il pas assez résistant pour surmonter ce passage difficile et même en faire un tremplin pour se sentir plus fort, par un pardon sollicité et un pardon reçu, par une réconciliation célébrée avec clarté et sincérité ?

Beaucoup d’humilité pour avouer, beaucoup d’écoute indulgente, beaucoup de bonne volonté pour rebondir et poursuivre… Si le couple a la chance d’être chrétien, l’exemple de Jésus pardonnant les pécheurs et sur la croix ceux qui l’ont condamné sera d’un grand soutien lorsque viendra le moment de se pardonner l’un à l’autre…

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