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Les billets du Père Lucien Marguet
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15 janvier 2020

Comme chrétien, témoin, comment se comporter ?

Devant un couple confiant son attirance affective et son amour mutuel, l’Esprit Saint peut nous faire prononcer des mots d’admiration et d’action de grâce en disant par exemple : « Qu’il est fort et beau, cet amour qui vous rapproche et vous unira pour la vie entière ! Si Dieu le veut et si vous le souhaitez vous-mêmes ! » La capacité d’aimer n’est-elle pas notre richesse ?

Devant un bébé que des parents montrent avec bonheur à leurs proches et leurs amis, l’Esprit peut nous inspirer une attitude contemplative et interrogative : il est si petit et si fragile, entièrement dépendant. Cependant il est un concentré de vie et d’amour, promesse de tous les avenirs perçus au présent sous forme de questions : que deviendra cet enfant ? Que sera son chemin ? sa personnalité ? son humanité ? Il sera accompagné, soutenu, stimulé, « élevé »…

Devant des adolescents en pleine découverte d’eux-mêmes à travers la rencontre des « autres » et les expériences diverses de l’existence, l’Esprit peut nous insuffler un enthousiasme communicatif face aux petites et graves blessures de la vie que sont les déceptions, les ruptures, les échecs, les doutes, les conflits, les incompréhensions, les malveillances, les défiances… en premier l’épreuve des différences et la solitude ! Montrer une confiance appuyée en la vie présente et à venir de ces ados désemparés, c’est sans doute refuser de les enfermer, mais au contraire témoigner d’une Espérance qui s’appuie sur l’âme et le réel invisible aux yeux mais perceptible dans la foi !

Devant des gens gravement malades, des grands blessés de la vie, devant le mépris, les injustices, les calomnies, le mal en général fait aux autres, l’attitude du croyant chrétien n’est pas d’accuser ni de désigner un coupable, ni non plus d’ignorer la racine de ces maux, mais d’écouter avec attention et compassion, de recueillir les souffrances avec respect et de discerner les petites étincelles de lumière qui suscitent l’Espérance et la foi en la vie, malgré tout.

Devant la mort d’un être cher, le chrétien fait mémoire des paroles, des actes et des engagements qui donnent une valeur infinie et immortelle à sa vie. En croyant, il peut ajouter que cette vie n’est pas détruite, anéantie ni disparue, mais transformée et transférée en Dieu, qui est éternel. La mort n’est pas un mur ni un précipice, mais un levier qui nous fait arriver et demeurer dans l’Amour de Dieu, source et terminal de toute existence humaine.

Devant des gens « comblés » par ce qu’ils sont et font, reconnus et estimés jusqu’à se montrer satisfaits de mener leur vie par eux-mêmes, le croyant chrétien n’a pas à chercher le négatif, le manque, la faille cachée ou inavouée, mais doit savoir se réjouir avec ceux que leurs talents et leur chance prive de ressentir d’autres désirs et d’autres besoins que ceux qu’ils ont la conviction de « détenir ». Peut-on leur souhaiter d’ailleurs de découvrir et de s’enrichir d’espaces dont ils ignorent jusqu’à la possible existence, Dieu en premier lieu, cet inconnu absolu pour tant de gens indifférents !

Devant des mentalités imprégnées de peur, de doute, de fatalisme, et tentées par le dégoût et le lâcher prise, la démission et la soumission aveugle, le croyant chrétien éprouve comme un devoir fraternel de transmettre de l’énergie spirituelle à qui est en panne sur la route, tel l’homme détroussé, échoué au fossé, que le Bon Samaritain de passage revigore et remet debout et en marche…

 

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