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Les billets du Père Lucien Marguet
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16 avril 2020

Devant les souffrances humaines…

 

Comme tout le monde je me suis souvent interrogé sur le mal, les souffrances multiples, la mort elle-même. J’ai prononcé les pourquoi que d’autres aussi exprimaient autour de moi. J’ai été tenté de désigner des coupables aux maux qui accablent parfois nos vies. J’ai appris à ne pas faire d’amalgame entre les souffrances découlant de nos mauvais comportements et celles dues aux limites et imperfections de notre condition humaine et d’un univers inachevé ! Je n’ai jamais accusé Dieu de nous avoir confié un monde avec des pièges, des défauts, tel un « maçon » qui aurait livré une maison brute de décoffrage laissant à ses « locataires » le soin des finitions.

Dans la Bible, mon attention s’est portée sur les attitudes de Jésus devant les malades, comme les lépreux, les personnes  porteuses d’un handicap : aveugles, sourds-muets, polyparalysés, qui étaient pour Jésus une priorité. Il les abordait, les écoutait et leur faisait du bien en les délivrant du mal et même de la situation malheureuse où ils se trouvaient. Car leur condition sanitaire dégradée les affligeait d’exclusion sociale et même religieuse. Comme beaucoup de gens, j’ai compris progressivement que nul n’est forcément l’origine des maux qui lui barrent la route de son parcours. Les actes de guérison accomplis par Jésus, outre remettre debout et en marche, sont une révélation de l’identité de Dieu.

Nous comprenons donc, au travers des préoccupations quotidiennes qui motivent et mobilisent Jésus auprès des pauvres, des petits, des exclus, des mal vus, des malades, des souffrants de toute sorte, que Dieu Créateur du ciel, de la terre et de l’univers est le Père de la vie, dans et par l’Amour. Je comprends alors que Jésus est venu délivrer une connaissance de Dieu à travers sa vie, ses choix, ses paroles, ses actes… Du mal et des blessures, de l’orgueil et de l’égoïsme, de tout ce qui décourage et empêche, Jésus a même fait des occasions de se relever, de s’élever, de progresser et se rassembler. De tout ce qui disperse et divise, Jésus a fait des occasions de pardonner et de se réconcilier. De sa condamnation, de sa passion et de sa crucifixion, Jésus a fait un salut et une autoroute vers le salut !

Jésus a donc « recyclé » les « débris » en matériau pour reconstruire. Il a transformé le rejet et la haine en Amour et miséricorde. Il fait de nos erreurs et de nos fautes, de notre tiédeur et  de nos faux pas, des opportunités de réfléchir, de nous reprendre et de mieux nous comporter. De vin et de pain, il a fait son corps pour être le lien qui unit à Lui et entre eux les chrétiens qui le reçoivent en « communion ». Jésus a aussi ouvert toutes grandes les portes du cœur de tous ceux et celles qui le veulent bien à l’universalité du Cœur de Dieu. Dieu a fini par transformer la mort de Jésus en Résurrection, son échec apparent en victoire !

L’histoire de l’Église née de la Pentecôte est jalonnée de frères et de sœurs en humanité qui ont pratiqué la charité qui animait Jésus pour les blessés de la vie, les sans toit et les sans foi, les personnes atteintes d’un handicap, physique, mental ou spirituel… les démunis de toute catégorie... L’épidémie mondiale du coronavirus qui sévit avec tant de fureur et devient l’ennemi destructeur ne doit-elle pas être regardée par nous comme un appel que nous fait Dieu de nous laisser gagner et habiter par sa vérité, sa liberté, son humanité, son Amour? De toutes ces souffrances qu’elle génère, ne pouvons-nous pas inviter à en faire des progrès d’humanité ?

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