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Les billets du Père Lucien Marguet
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19 avril 2020

Quand les voyants passent au signal « alerte »…

 

Parfois dans le parcours des couples surviennent des étapes qui, dans une frénésie de liberté, s’expriment par l’aspiration à rattraper le temps enfoui et perdu de la jeunesse que l’on n’a pas intensément vécue… Ce ressenti arrive par exemple à une période conjugale et familiale où l’épouse, la maman, a l’impression de s’être donnée à fond pendant des années et de ne pas en avoir assez reçu de reconnaissance. Elle a été occupée et débordée, aussi veut-elle à l’avenir « penser à elle », être plus libre de son temps et de son énergie. La liberté, l’autonomie et même l’indépendance ne sont-elles pas une revendication fondamentale et intégrale de la dignité de la personne humaine ?

En faisant de la liberté le moteur de son existence et la condition de son épanouissement, la mère de famille peut même en oublier qu’elle s’est engagée dans la fondation d’un couple et qu’elle a donné la vie à un ou plusieurs enfants à l’égard desquels elle a des responsabilités. Elle revendique une liberté dépourvue des engagements qu’elle a pu prendre ! Elle confond le fait d’être un « individu », sans lien ni attache, avec le fait d’être une « personne », qui au contraire se définit par les liens qu’elle entretient aux autres. Que cette personne soit mari, épouse, mère ou père…

La notion de plaisir, d’affect, de ressenti, compte beaucoup dans le processus d’éloignement, de désaffection conjugale, jusqu’à la rupture consommée par une séparation et un divorce. Parfois la communication et la relation dans le couple ont surtout fait appel à l’affectivité, au fait de se sentir bien ensemble sans avoir souvent fait ressentir les différences et les divergences, dans une recherche parfois inconsciente du consensus à tout prix, de la similitude jusqu’à la fusion. Et cette recherche a supposé que l’on s’efface et que l’on taise l’altérité pour tendre à n’être qu’uni à l’autre. Or il arrive que ce renoncement et ce retrait continuel deviennent à la longue et à la faveur des événements de la vie de couple insupportables, et que l’identité propre et singulière se réveille et s’affirme d’une façon violente et inattendue, surprenant l’autre, le couple lui-même et les enfants !

Ce cheminement n’aboutit pas forcément à une séparation. Il peut être un « signal » qui appelle à faire la lumière sur la nature des liens qui unissent le couple. Ces alertes au contraire peuvent inciter à une authentique mise au point dans un dialogue dans lequel chacun des deux doit s’examiner et se remettre en cause. En tout cas, l’un ne doit pas se retrouver accusé et coupable devant l’autre en position de juge ! Car une responsabilité conjugale résulte toujours d’une responsabilité 

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