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Les billets du Père Lucien Marguet
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13 octobre 2021

Oui au secret de confession…

 

Ce qui est avoué au confessionnal doit demeurer secret car c'est à cette condition que les pénitents continueront à y recourir et bénéficieront de ce temps d'échange en toute liberté et transparence. Le prêtre qui accueille les confidences fautives d’un pénitent ne se contente pas d'écouter et d'absoudre dans la foulée de l’aveu. Il pose des questions pour évaluer la nature de la faute et le contexte qui l’entoure. Le confesseur doit amener la personne repentante à prendre encore plus conscience de la gravité et des atteintes à la vie d'autrui que ses actes ont agressé. Le prêtre peut différer l'absolution en invitant le pénitent à aller d'abord dénoncer ses malfaisances devant les chargés de la loi républicaine.

Gommer le caractère "secret" serait risquer que des gens qui se sont rendus coupables d'atteintes graves à l'intégrité d'enfants renoncent à venir en parler dans le cadre d'un confessionnal. Ce secret exigé n'est pas une complicité ni une extinction des faits reprochés et des exigences de justice. La confession de fautes graves telles que celles relatives à la pédocriminalité offre pour les croyants catholiques un sas de réflexion et de responsabilisation qui vient s'ajouter et élargir la prise de conscience individuelle.

S'il perdait son statut de confidentialité, ce sacrement serait moins fréquenté en dépouillant ceux qui y recourent, parce que croyants, de la dignité humaine que leur confèrent leur responsabilité et leur potentielle culpabilité, à travers certains comportements délictueux de leur vie. Si certains aveux reçus au confessionnal étaient lestés d’obligations de les transférer à la justice civile, il ne fait aucun doute que leur sincérité et leur contenu perdraient de leur authenticité.

Trop de gens ignorent que la confession n'est pas un moment d’absolution immédiate et sans condition ! Elle est un itinéraire de conscientisation et de résolution, de conversion et de décision, de réparation et de repentir ! Prendre la défense du caractère secret de ce sacrement, ce n'est pas lui donner une prévalence sur la loi de la République. Au contraire, c'est contribuer à l'accomplissement réel de celle-ci en faisant de la personne qui se reconnaît coupable d'actes graves l'associé volontaire de la justice.

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