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Les billets du Père Lucien Marguet
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26 novembre 2022

A propos de la démarche « synodale » mondiale

 

Comme beaucoup de chrétiens, j’ai lu avec attention la moisson d’expressions glanées dans les consultations organisées tant dans l’Eglise de France que dans les paroisses locales. Je me permets d’exprimer mes propres réactions devant cette liste dans laquelle sont mêlés contestations de l’institution et de son fonctionnement, énumérations de changements qu’elle devrait envisager et regrets de certaines postures morales ou liturgiques qu’elle continue à préconiser voire à restaurer. 

Je ressens trop, dans ces points de vue exprimés, que ce sont « les autres » qui doivent bouger, voire l’Eglise. En désignant ainsi l’institution Eglise, n’y a-t-il pas un risque d’échapper à la remise en cause de soi-même ? J’aurais apprécié qu’au lieu de porter sur l’évolution souhaitable de l’Eglise, les questionnements partent de la Bible, de la personne du Christ et de l’Evangile de Vie. Notre mission de chrétien, pour chacune et chacun, n’est-elle pas d’actualiser le Christ et son message dans la vie d’aujourd’hui ? 

Aussi revenir à l’origine du christianisme me paraît d’une urgence prioritaire ! Et cette démarche-là concerne tout le monde qui se réfère à lui. Il me semble en effet primordial que cette démarche synodale fasse figurer le Christ, ses pensées, ses actes, ses comportements, sa personne tout entière, comme « entre-tien » de ceux qui consentent à marcher en synodalité. Aucun chrétien n’est seul dans sa marche, mais accompagné de Jésus qui est aussi à côté des frères et sœurs croyants en Lui. Jésus est donc notre référent commun auprès duquel nous avons la possibilité de nous éclairer et de nous soutenir dans l’itinéraire de notre existence. 

Le Christ est source d’inspiration pour chaque chrétien et chrétienne. Certes il ne se substitue pas aux responsabilités que tout un chacun reçoit avec la vie et dans l’espace où il évolue, mais il les purifie, les tamise, les influence, à la demande, dans la prière et les sacrements. Je crains que certains aspects des suggestions révélées dans ce recueil d’expressions en vue du synode n’aient trop l’allure d’un marché de plein air dans lequel chaque commerçant tente de vanter les produits dont il est lui-même l’auteur. Ce n’est pas la première fois que l’on entend cette ritournelle, très juste : « L’avenir le plus sûr pour l’Eglise catholique est le retour et le recours au Christ. » Certains vont alors demander, comme ces disciples auprès de Jean-Baptiste au bord du Jourdain : « Que devons-nous faire ? ». Question légitime à laquelle je me permets de répondre : il faut multiplier les occasions de connaître vraiment Jésus, dans les Evangiles, afin de montrer comment sa vie interpelle et peut nourrir notre humanité personnelle et universelle, et comment elle sollicite notre adhésion et notre participation. 

Mais comme les deux disciples d’Emmaüs, nous pouvons, dans cette démarche synodale, marcher aux côtés de Jésus sans le voir. Nous pouvons, comme ces deux-là ont ressassé la profonde tristesse provoquée par les jours dramatiques de la mort de Jésus de Nazareth, ressasser ce qui devrait changer dans l’Eglise embourbée dans certains de ses problèmes identifiés. A nous d’entendre le Christ et l’Esprit Saint nous chuchoter ce que l’Eglise peut apporter au monde actuel en rejoignant ses interrogations, ses blessures, ses aspirations, sa quête de sens et d’humanité…

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