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Les billets du Père Lucien Marguet
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31 mars 2023

La foi comme une « infusion »…

 

Le chrétien est invité à s’imprégner de l'Esprit de Jésus révélé par les pages des Évangiles qui nous confient les pensées, les paroles, les actes de sa vie, à l'image d'une tisane qui infuse et libère tous les parfums d’une plante dans l'eau où on l’a plongée. Alors on ne peut plus séparer l'eau et le goût que les feuilles de la plante lui ont transmis jusqu'à la transformer ! Le liquide sans goût a tout d'un coup une saveur, il est devenu un breuvage agréable apportant avec lui des bienfaits positifs. 

Devenir chrétien ne s’oppose pas à la nature humaine, c’est au contraire une heureuse chance de l’accroître et de l'améliorer ! Si l’on compare l'acte de croire à une « infusion », on peut dire que le croyant se laisse imprégner de l'Esprit évangélique quels que soient les lieux et milieux où il vit et les circonstances qu’il traverse, avec leurs réalités, les peines, les joies, les bonheurs, les projets, les renoncements et les aboutissements. En un mot, la relation de confiance à Jésus a vocation à imprégner tous les moments et les étapes du « chemin », la vie personnelle, conjugale, familiale, professionnelle, sociale, ecclésiale, la culture elle-même. Car la foi chrétienne ne se déroule pas en dehors du terrain de la vie humaine, elle y est plantée, incarnée. La rencontre et la fréquentation de Jésus finissent par transformer le regard, la relation au monde et aux autres comme les vertus d'une tisane parfumant une tasse d'eau chaude. 

On peut reconnaître la présence de l'Esprit évangélique dans la façon d'évoquer la vie et de souligner des priorités, de proposer des solutions aux problèmes qui surgissent,  de faire valoir la liberté toujours liée à la responsabilité qui lui est associée. Comme une infusion, la foi se traduit en attitudes instinctives et habituelles, en comportements. Le chrétien infusé de l'Esprit évangélique est doté de réactions et d'initiatives qui vont de soi et que l'on peut quasiment anticiper. Aussi peut-on attendre des chrétiens qu'ils assument par des paroles et des actes leur choix de Jésus. Ils recherchent cette posture non sans peine parfois, avec humilité et joie rayonnante, jamais comme une obligation contraignante, mais toujours de façon choisie et consentie, j’ajouterais volontiers avec un détachement de soi. Car il n'y aurait rien de plus contraire à l'Évangile que de se montrer dominant et arrogant. Un zeste d'humour et même de dérision sur soi-même lié au choix de croire me paraît être signe de bonne santé religieuse et morale. Il me semble que cette distance avec l'image que l'on donne de soi aux autres sera toujours appréciée, car elle contribuera à nous situer aux côtés de celles et ceux que l'on qualifie parfois de chercheurs de vie, de sens, d'humanité et peut-être de transcendance ! 

Ce que je viens de décrire dans ce billet en pensant au parcours de tout être humain, je peux aussi le transposer aux sociétés humaines, aux civilisations. Dans certains organismes internationaux et les chartes que les nations sont invitées à respecter, ne peut-on discerner les lointaines racines qui ont contribué à leur création ? Mais il est vrai que si l'on peut contempler les hautes branches d'un arbre et la dimension impressionnante de son tronc, ses racines profondes n’ont guère le moyen de montrer leur importance et pourtant c’est par elles que la sève est acheminée pour alimenter la vie de l’arbre. Ce qui est intérieur peut s’avérer essentiel. La foi, comme une infusion, l’est dans la vie du croyant.

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