Entrer en Avent pour un Noël « différent »…
Dans une année, le christianisme prévoit deux temps
forts, l’Avent et le Carême, qui invitent chacun à une reprise en main de sa
vie. Cet éveil et ce réveil spirituels se concrétisent en plusieurs domaines.
Dans la période d’incitation à l’hyperconsommation liée à l’approche de Noël,
ne sommes-nous pas conviés à maîtriser les tentations d’acheter ? N’y
a-t-il pas lieu de faire une liste raisonnable d’achats en nous attachant à
cette conviction que l’intention et la qualité de la relation comptent avant
tout ? N’est-ce pas l’occasion de re-caler nos préférences et nos
priorités dans nos vies ? Si nous pensons vraiment que l’homme ne vit pas
seulement de pain, peut-être pouvons-nous offrir plus de notre temps précieux ?
Au lieu de donner des choses matérielles parfois coûteuses, pourquoi ne pas
partager des biens spirituels personnels, tels que savoirs, conseils, sagesses,
comme on offre des fruits et des légumes de notre jardin familial…
Le temps de l’Avent, dans un monde frénétique où l’on
exige tout tout de suite et à tout prix, n’est-il pas un entrainement intensif
à maîtriser ses instincts, ses impatiences, ses exigences, la fougue de son
caractère ? Le temps de l’Avent, à l’instar des gymnases et des stades, ne
permet-il pas de nous exercer à développer nos qualités, à réduire nos défauts,
à nous ouvrir davantage au Monde et aux autres ? Dans une société et une
époque où la Parole et la communication font et défont la vérité, qu’en est-il
de l’usage de notre langue ? De nos oreilles ? De notre faculté de
discerner ? De juger ! Cultivons-nous silence, bienveillance,
tolérance, mais aussi franchise, lucidité et sincérité, modération et
pondération ?
Amis lecteurs, vous l’avez compris, je vous invite à
mettre à profit ces temps favorables de l’Avent, qui précède Noël, et du
Carême, les 40 jours avant Pâques, pour investir dans des valeurs spirituelles
qui redonnent à chacun la liberté et la responsabilité de soi. Avoir ou manquer
beaucoup risque toujours de nous amputer du devoir et du droit de conduire
nous-mêmes notre vie. Cependant, s’il revient à chacun de tenir la barre de son
embarcation, ce n’est qu’en s’associant à d’autres que résister créera un
courant influent et bénéfique pour tous.
Dans cet esprit, depuis plusieurs années déjà, des
mouvements tels que le CMR, le MRJC, le MCC, l’ACI, l’ACO, le CCFD, Pax Christi
et d’autres encore, invitent les gens de bonne volonté à maîtriser leur
consommation, en particulier au moment de Noël. Car Noël est trop souvent
l'occasion d'une surconsommation de produits. Trop souvent, à Noël, l'inégalité
du pouvoir d'achat fait ressentir les disparités entre les riches et les
pauvres. Alors que Noël devrait donner du bonheur, parfois cette
"fête" éclabousse et attriste par les "excès". Or, cette
année encore, un certain nombre de groupes chrétiens, sur la proposition du
mouvement Pax Christi, lancent un appel à toutes les personnes de bonne volonté
pour faire de Noël 2009 une fête joyeuse mais modeste. Un Noël qui privilégie
la qualité d'attention et d'affection par rapport à la quantité d'achats
déposés dans les caddies. "Il ne s'agit pas de ne pas faire la fête,
mais de la faire autrement", déclarait il y a quelques années Mgr Marc
Stenger, président de Pax Christi. ..."Il s'agit de modifier nos modes
de vie..." Et il ajoutait : "Préparons-nous dans la joie à
célébrer Noël dans la sobriété et une consommation raisonnable..."