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Les billets du Père Lucien Marguet
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31 décembre 2019

Quelle chance, ou plutôt que de grâces reçues…

 

Il arrive parfois que l’on me demande ce qui en cinquante ans de ma vie « pastorale » m’a le plus nourri et réjoui, comblé spirituellement. Ma réponse est aussi simple que spontanée.

Dans les séquences différentes de mon ministère, j’ai été confident de belles vies données de tant de diverses façons, parfois dans la rude traversée de moments difficiles et dramatiques, de la maladie, du désespoir ou de la mort brutale d’un proche, parfois dans les séquences de bonheur d’un mariage célébré, de l’arrivée au monde d’un enfant, de la réussite d’un examen, de la première embauche dans un travail, ou d’engagements courageux et généreux pour la promotion de « causes » nobles… En un mot, ce que je retiens le plus est ce qu’il m’a été donné de contempler de bon, de juste, d’amitié, d’amour, de fraternité, de sacrifice jusqu’au renoncement à soi seul dans le choix du meilleur pour tous.

Or ces étincelles de vie bonne avaient souvent pour auteurs des personnes simples et humbles. Je pense à ces ouvriers qui fabriquent, ces artisans dans les ateliers et affairés sur les chantiers, ces chefs d’entreprise à la recherche de clients et organisant judicieusement les tâches complémentaires des travailleurs, soucieux de les rémunérer pour un salaire juste. J’ai souvent admiré ces enseignants connaissant la vie de chacune et chacun de leurs élèves et parfaitement conscients de leur rôle si important de transmetteurs de connaissances, d’éducateurs, tels des « passeurs de vie ». Et ces soignants, aides-soignantes, infirmiers, médecins, chirurgiens, mais aussi visiteurs(euses) de malades, que de beauté et de bonté dans leurs actes quotidiens, que de ténacité et de confiance dans leur lutte conjointe à celle des patients dont il faut affermir le moral et stimuler l’énergie…

J’ai eu la chance d’accompagner des jeunes professionnels au moment de leur première plongée dans le milieu du travail. Ils partageaient ainsi entre eux leurs découvertes, leur enthousiasme, et parfois aussi leurs déceptions, leurs interrogations. Ils n’étaient pas tous des chrétiens ardents et pourtant l’Evangile, à leur demande, éclairait le récit de leur vie de « jeunes travailleurs ». Dans les mouvements d’enfants - tels l’Action Catholique des Enfants, la Jeunesse Ouvrière Chrétienne, le scoutisme, le Mouvement Rural de la Jeunesse Chrétienne -, et les équipes d’adultes – le Mouvement Chrétien des Cadres, l’Action Catholique Ouvrière, les Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens -, dans les équipes de Mouvement Chrétien en Monde Rural et des équipes de couples désireux de partager avec d’autres leur vie conjugale, parentale, familiale et sociale, de prier ensemble les uns pour les autres et de porter leurs relations et leurs réseaux sous le regard et la bonté de Dieu, dans ces divers groupes où vie et foi se laissaient volontairement imprégner et influencer, et aussi réviser, interpeller, j’ai énormément appris sur l’humain et sur le divin.

Je me dois enfin de souligner combien l’engagement et l’incarnation des prêtres qui ont décidé de témoigner de Jésus et de son Evangile par le travail en usine ou sur les routes, qui sont sortis des sacristies et des églises pour partager au plus près la condition humaine, très souvent des sans-voix et parfois des sans-toit, ce choix-là que je n’ai jamais fait m’a épaté et indirectement spirituellement enrichi. Comme en tous ces gens dont j’ai parlé plus haut, j’y ai vu la beauté et la bonté de Dieu en tout temps à l’œuvre par son Esprit…

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