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Les billets du Père Lucien Marguet
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18 octobre 2020

Former les consciences en les « informant »

 « A quoi bon passer du temps à une lecture expliquée des textes bibliques ? Quel intérêt y a-t-il à apprendre à prier ? A préparer et recevoir les sacrements, à participer à des offices religieux ? », se demandent parfois des parents à propos d’eux-mêmes et le plus souvent de leur vigilance éducative vis-à-vis de leurs enfants. On peut constater que la faveur est donnée à une bonne scolarité qui reste l’ascenseur privilégié pour se donner les chances d’une profession valorisante et financièrement sécurisante. A l’acquisition de connaissances et d’examens et concours réussis, on ajoutera des entraînements physiques dans la pratique de sports et de compétitions. Des cours de musique, de chant et l’apprentissage d’un instrument seront facilement envisagés pour ouvrir l’esprit et la croissance des enfants et élargir leurs chances pour l’avenir. En résumé, on est soucieux de développement intellectuel, de savoirs et de pouvoirs à acquérir, d’acquisition des « moyens de vivre », mais se préoccupe-t-on assez de permettre aux enfants de développer en eux leur conscience, des raisons et des motivations qui produisent de l’énergie et des repères pour s’orienter et vivre dans la durée ?

 Aussi a-t-on parfois envie d’inviter tous les éducateurs, accompagnateurs, à s’atteler à répondre aux questions que posent parfois les enfants : pourquoi, pour quoi et comment ? En un mot, de satisfaire la curiosité spontanée de leur « conscience » et de leur « âme » : d’où je viens et où j’arriverai, quels chemins choisir, dans quel sens aller ? Qu’est-ce qui est préférable, plus essentiel que tout ?

 On constate aujourd’hui que les aumôneries scolaires, les mouvements d’enfants et de jeunes ont baissé de fréquentation. Le service de catéchèse dans les paroisses reçoit beaucoup moins d’inscriptions. Et l’on peut s’interroger sur cette désaffection pour la dimension verticale et transcendantale de l’existence humaine, et même craindre un impact négatif pour le vivre ensemble social et sociétal.

 Je voudrais souligner l’influence qu’ont les petits écrans et les réseaux sociaux sur les comportements, pas seulement sur l’évolution et le développement des enfants et des jeunes, mais aussi sur ceux des familles et des générations d’adultes. Entre toutes les mains, ces « instruments de communication » permettent d’accéder instantanément à tout ce qu’ils véhiculent et diffusent à tout vent à qui s’y connecte ! Or une fois de plus le problème est souvent l’absence de discernement pour trier le vrai du faux, l’accessoire voire l’inutile du profitable et de l’essentiel. Ce qui peut devenir « grave » si les gens qui se servent de ces appareils et des contenus qu’ils délivrent sont fragiles et vulnérables, incapables de se protéger et d’évaluer les données qu’ils reçoivent à jet continu et qui s’insinuent et s’imposent dans les esprits.

 N’est-il pas urgent et nécessaire que le maximum d’initiatives soient prises pour « réarmer » les cultures qui imprègnent et mobilisent nos sociétés afin de les remettre sur les rails d’un authentique humanisme par lequel chacu(n) pourra se doter non seulement d’une raison et d’une intelligence aptes à analyser et comprendre, mais aussi d’une conscience exercée à discerner le bien, le mieux et le mal, ce qui est juste et vrai, à choisir l’essentiel et écarter le superficiel ?

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