"Si le Christ n’est pas ressuscité, notre foi est vaine…"

Croire en la résurrection de Jésus est le socle de la foi chrétienne car, comme l'a écrit saint Paul : « Si le Christ n'est pas ressuscité, s'Il n'est pas vivant, notre foi est vaine ». En effet, dans ce cas, son séjour en notre condition humaine, ses paraboles, ses paroles, ses actes, ses messages n'impriment rien en nos vies puisque sa mort réduit tout cela à néant. À l’inverse, si le Christ est réellement ressuscité, nous référer à lui pour penser, parler, choisir et agir, aimer et pardonner, nous inspirer de son Esprit, adopter et adapter notre mentalité et notre personnalité à la sienne, nous met sur un chemin de résurrection. 

Aussi choisir le Christ, s’efforcer de pratiquer l'Évangile au cours de notre itinéraire, c'est accumuler de l'Eternité en nous. A notre mort, nous sommes dépouillés de notre corps conditionné par l'espace et le temps, mais ce qu’il nous a offert de vivre en communion au Christ demeure à jamais, et tout particulièrement l'amitié et l'amour, le don de soi aux autres. En effet, comme l'a écrit saint Jean : « Qui aime ne meurt jamais ». « L’Amour nous fait passer de la mort à la vie ». 

On peut comprendre que beaucoup ignorent que notre parcours terrestre débouche sur une vie en Dieu qui, lui, est l'origine et l'aboutissement de toute vie. Par Jésus nous apprenons que notre vie terrestre joue les prolongations et se transforme à notre mort en vie immortelle et éternelle puisqu'elle trouve son accomplissement plénier en Dieu, Immortel et Eternel. Au moment de mourir dans l'océan en s’y jetant, le fleuve le plus important certes s'efface et disparaît, mais pour déverser ce qu'il est et ajouter à la mer ! 

En ressuscitant Jésus, Dieu accrédite tout son parcours terrestre. Et cette approbation de Dieu invite les êtres humains de toute époque et de tout lieu à dérouler leur propre vie à la suite de Jésus d'une façon libre, volontaire, responsable, dans la confiance. Or ce cheminement passe par des choix et des croix, des dépassements de soi, des renoncements et des progrès, des conversions et des améliorations. Le fait de croire que le Christ est ressuscité et qu'il est vivant par l'Esprit jusqu'à la fin dernière est de nature à rassurer sur l'au-delà. Cette espérance ne soustrait pas aux souffrances qui peuvent sévir et s’acharner, mais elle demeure un phare qui éclaire l'horizon. Cette vertu d'Espérance devient alors une clé qui permet d'ouvrir des portes cachant le sens et d'entrevoir progressivement l'arrivée de toute existence humaine. Les statistiques concernant la foi des chrétiens révèlent que si l'incarnation historique de Dieu en Jésus est une certitude pour la plupart des chrétiens, la foi en sa résurrection suscite plus de doutes, à l'image de saint Thomas qui finira par croire Jésus vivant lorsqu'Il lui fera la grâce de lui apparaître. 

La transformation radicale et durable des apôtres, l’engagement risqué  qu’ils ont pris en annonçant haut et fort que le crucifié était vivant, vingt siècles d'annonce de l'Évangile par l'Eglise universelle au monde entier, ne sont-ils pas, sinon des preuves, mais au moins des indices que les 33 ans de vie terrestre du Christ n'ont pas été anéantis et oubliés par sa mort et le tombeau !